Uncategorized

Villette Sonique : Arto Lindsay & Young Marble Giants + Concours

today24/05/2010 119 2

Arrière-plan
share close

bandeauLe festival parisien musicalement le plus pointu fait son retour dans maintenant moins d’une dizaine de jours : La Villette Sonique ouvre ses portes du 31 mai au 6 juin 2010. A cette occasion, Hartzine s’associe à la Villette Sonique pour vous faire gagner deux places de l’une des nombreuses soirées placées sous le signe de l’excellence, réunissant le 1er juin à la Grande Halle, artiste en devenir, prédicateur expérimental et véritable légende post-punk.

pallett_latest

La soirée débutera avec l’ineffable Owen Pallett, dont le troisième album Heartland, « à la croisée de la pop symphonique et de la bande originale pour conte de fées, puise son inspiration autant des cantiques religieux de cathédrales que du lyrisme lo-fi extrait de l’imaginaire de son auteur » (Chronique). S’étant fait connaître sous le nom de Final Fantasy et ayant collaboré avec ses compatriotes d’Arcade Fire, le violoniste canadien s’est octroyé une réputation scénique des plus louables, déclinant, accompagné d’un guitariste-percussionniste et au milieu d’une forêt de pédales, une dentelle altière et précieuse de boucles et d’effets. De la haute voltige pop.

arto-lindsay

Arto Lindsay nous invitera ensuite dans son univers à l’éclectisme si particulier. Chantre de la No Wave d’alors au sein de DNA, Arto Lindsay revisite désormais, entouré de son groupe, les berges d’un tropicalisme – psychédélisme instigué par Gilberto Gil et Caetano Veloso, mixant rock et musique traditionnelle brésilienne – qu’il conçoit tel un pont entre ses origines et sa ville de toujours, New-York. Ville dont il reste l’une des figures de proue de l’expérimentation la plus complexe et la plus syncrétique, inspirant et collaborant notamment avec le mouvement radical illbient, genre hybride de jazz, de hip-hop, de drum and bass et d’IDM (DJ Spooky, DJ Soul Slinger ou Sub Dub). En somme, une sommité méritant les égards d’une curiosité bien placée pour les néophytes et d’une passion satisfaite pour les convaincus de la première heure.

l_0c358dc54d1540e7bbf945fc99900c22

Cette seconde affiche de l’édition 2010 de la Villette Sonique sera conclue par l’un des mythes les plus mystérieux des années charnières 1978-1984, années ayant vu éclore de son agitation post-punk, « soit entre la séparation des Sex Pistols et l’explosion de MTV », une foultitude de groupes défricheurs et fondateurs, tel Pil, Devo, Joy Division, Talking Heads, Wire, Gang of Four, ou Cabaret Voltaire, jetant les bases de ce qui nous préoccupe toujours aujourd’hui. Quatuor avant-gardiste gallois formé par Alison Statton, Peter Joyce, Philip et Stuart Moxham, les Young Marble Giants viendront faire revivre à nos oreilles leur immense et unique album Colossal Youth sorti sur Rough Trade, label collectiviste fondé par Geoff Travis et véritable plaque tournante indépendante de la création musicale anglaise d’alors. Chacun de leurs morceaux – aussi brefs que lumineux – résonne tel une ode assumée au dépouillement lo-fi et à un minimalisme érigé en véritable révolte à l’encontre de la fièvre névrotique punk. Développant un son aride, encensé plus tard tel un doux radicalisme, employant à la guitare pour ce faire la technique du muting (consistant à étouffer les vibrations des cordes en posant la main droite dessus), couplé à une basse au son rond et mélodique, « s’apparentant presque à du tricotage » selon les propres mots de Stuart, la musique des YMG tire avant tout son originalité du chant presque susurré d’Alison Statton au timbre si ordinaire mais pourtant terriblement séduisant. Adoubé par John Peel, célèbre animateur de la BBC Radio One et catalyseur de la scène musicale indépendante britannique, popularisant la si fameuse chanson Final Day du jeune combo, les YMG égrainaient selon Simon Reynolds une musique « pour introvertis, par des introvertis« , Stuart Moxham déclarant à l’époque chercher « à obtenir un son semblable à celui d’une radio coincée entre deux stations, qu’on écouterait dans son lit, à quatre heures du matin, avec ses super sons d’ondes courtes et ces fragments venus d’autres fréquences ». Dépassant les dissensions internes qui eurent raison du groupe après seulement deux ans d’existence, les YMG sont de retour et peut-être pas que pour une série de concerts événements. C’est en tout cas ce que nous révèle Stuart dans une interview retranscrite ci-dessous et qu’il a eu la gentillesse de nous accorder la semaine dernière.

Pour faire partie des deux gagnants de notre jeu-concours en partenariat avec la Villette Sonique, rien de très compliqué : il vous suffit de nous écrire avant le 30 mai à l’adresse hartzine.concours@gmail.com ou de remplir le formulaire ci-dessous. Les deux chanceux – écopant chacun d’une place – seront tirés au sort et prévenus le 31 mai par mail. Dans tous les cas, pour assister à cette soirée qui s’annonce inoubliable, vous pouvez d’ores et déjà réserver vos places ici.

Erreur : Formulaire de contact non trouvé !

« La musique des Young Marble Giants consistait en un singulier mélange : riffs nasillards en trémolo façon Duane Eddy, guitare rythmique tranchante à la Steve Cooper, cadences hachées par la new-vave de Devo » Simon Reynolds – Rip it up and Start Again, éd. Allia, p. 275.

Stuart Moxham : l’interview

Le « doux radicalisme » des Young Marble Giants, entre dépouillement des arrangements et calme des compositions, était-il une réaction envers le punk et l’agitation qui s’en suivit ?

Oui, ainsi que la volonté de se fondre dans la force du minimalisme en soi. Nous devions aussi parvenir à nous faire remarquer dans une province lointaine, raillée, traditionnellement ignorée par le monde de la musique londonien ; nous devions créer quelque chose qui sortait de l’ordinaire.

Rétrospectivement, quel regard portez-vous sur le succès immuable, populaire et critique et de votre album Colossal Youth (Rough Trade, 1980) ?

Nous avons donné le meilleur de nous-mêmes, et c’est extrêmement gratifiant de voir que cet album a connu une trajectoire quasi-verticale, sur le plan critique, du point de vue des ventes, comme source de chansons pour les bandes originales de nombreux films, et cetera (des titres secondaires de YMG apparaîtront dans la nouvelle série d’HBO « Bored To Death », par exemple). En gros, je peux vivre et mourir heureux parce que cette musique m’a permis d’accomplir en tant qu’artiste tout en m’assurant le statut d’immortel. Comme le dit la chanson, « Dreams can come true ».

Aviez-vous eu l’impression d’appartenir à la mouvance post-punk anglaise ? Quelle image en gardez-vous aujourd’hui ?

Je pense que oui. C’était une bonne chose, qui offrait aux gens la possibilité d’être vraiment expérimentaux. Je vous recommande la lecture de « Rip It Up And Start Again » (de Simon Reynolds), une excellente façon de se faire une idée de l’esprit de ce temps-là.

Vos projets respectifs (Weekend, The Gist…) ont-ils subi l’ombre de YMG ?

Jusqu’à présent, oui. Mais mon prochain album, “Personal Best”, sortira le 31 mai sur mon propre label (très post-punk) hABIT Records UK ; il s’agit d’un échantillon de mon œuvre après la dissolution d’YMG.

De quel groupe ou scène actuelle vous sentez-vous le plus proche ?

Je ne me suis jamais trouvé de points communs avec d’autres groupes.

Vous avez enregistré Colossal Youth en trois jours pour 1000 £. Le dénuement de vos arrangements et le minimalisme de vos compositions seraient-ils toujours les mêmes avec le développement actuel des technologies et des techniques d’enregistrement ?

Oui.

Vous sortez d’un silence de presque trente ans seulement interrompu par quelques concerts (entre 2006 et 2008) et une compilation (Salad Days, 2000). Quelles sont les motivations de votre actuel retour sur scène ? Votre futur proche est-il fait d’un prolongement discographique ?

La composition. Mais nous avons dévié vers le live, beaucoup plus facile. J’insiste toujours pour que le groupe se remette à composer, car je sais qu’il reste encore beaucoup de musique en nous.
Propos recueillis par Thibault. Merci à Stuart, Adrien & Hamza.

Audio

YMG – Include Me Out

YMG – Collossal Youth

Video

Écrit par: Thibault

Rate it

Commentaires d’articles (2)

Laisser une réponse

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs marqués d'un * sont obligatoires

  1. Bonnet sarah sur 30/05/2010

    Bonjour, je souhaite participer au concours pour gagner des places pour
    young Marble Giants à la villette sonique (ou Atlas sound également que j’aimerais bien voir).merci!
    Sarah

HZ since 2007

Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous  explorions  sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !

Contact us

doner dooner

dieu vous le rendra….

0%