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C V L T S l’Interview

today14/08/2010 202 1

Arrière-plan
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Serpent de mer d’une blogosphère bariolée, le duo C V L T S n’en reste pas moins des plus troubles, n’étant associé qu’à cette musique sans âge et ce monde sans visage. Trouvant récemment refuge du côté des allumés d’Amdiscs, jeune label tchèque lorgnant de l’autre côté de l’Atlantique et usant de la toile à bon escient, C V L T S vient de sortir à la sauce digitale un EP, LUST, disponible ici contre rien ou si peu en format cassette. Format ayant décidément le vent en poupe, le vintage eighties diront certains, puisqu’une seconde est prévue au mois d’août du côté de nos amis d’Atelier Ciseaux. Distorsions réverbérées, disloquées, triturées et émaillées d’épars beat cotonneux, LUST répand sur ses deux faces l’hypothétique futur de guitares encodées, s’écartant des sentiers rock pour fondre paisiblement dans la nasse électronique. Se soustrayant aux classifications abstraites, jouant de la répétition (Luck Surf) comme de la variation (Red Eye), exhalation brumeuse (Corpus Dei) ou soupir kétaminé (Radd Pitt), C V L T S instigue un monde sans repère, sempiternellement malléable, instrument d’une psyché dévoyée. A défaut d’attaches certaines, j’ose le parallèle boiteux en vous révélant le substrat de mon ressenti immédiat à l’écoute d’une telle embardée en apesanteur : j’imagine Stuart Brainwaithe de Mogwai, gavé de psylos, tentant en vain de trouver ce point de rupture, si cher à son groupe, et s’enfonçant, s’enfonçant à mesure que ne ploie sous ses pieds un tapis de saturations blêmes. S’il faut reprendre ses esprits et cesser de phosphorer dans le vide, C V L T S semble lier de connivences dans un prisme déformant s’étirant de Pink Priest à Run DMT. Autant dire qu’on est bien mal barré pour trouver la porte de sortie, à tâtons dans le noir vrillé de leurs mélopées hallucinés. L’idée m’a tout de même pris de faire parler Gaurav Bashyakarla, moitié de C V L T S.

Interview

cvltscoverPeux-tu m’en dire un peu plus sur vous ? Ou aimez-vous vous cacher derrière l’imagerie de C V L T S ?

Nous sommes simplement deux amis qui aimons partager et faire de la musique ensemble… de véritables accros au son. C V L T S est le moyen pour nous d’établir des paramètres sonores et un véritable espace virtuel mais vital. On va l’occuper un certain temps. Nous ne voulons pas nous cacher derrière C V L T S mais nous espérons avant tout que notre musique soit appréciée pour ce qu’elle est et non pour nos visages, ni même pour les vêtements que nous portons.

Justement, présente nous C V L T S. Des concerts sont-ils prévus ? Dans quelle configuration ?

Le projet est composé de Yeshua Thomas et de moi-même (Gaurav Bashyakarla). Nous écrivons, interprétons et enregistrons l’ensemble. Nous n’avons pas l’impression de travailler pour C V L T S puisque, de plus en plus, nous parvenons à communiquer entre nous sans même parler. Nous réfléchissons souvent aux détails de performances live. Peut-être que nous ajouterons quelqu’un. Ou peut-être pas. Il n’y a rien de certain mais y penser est très excitant. D’ailleurs, nous pensons utiliser une télévision à tube cathodique émettant des images statiques.

Quelles sont vos influences ?

D’une manière générale, nous aimons et nous nous inspirons d’un large spectre de styles musicaux et d’artistes. Ces derniers temps, nous avons beaucoup écouté Deep Forest, The Skaters et Kraftwerk.

Vous avez l’impression d’appartenir à une scène émergente ?

Nous hésitons à nous identifier à un type de scène en particulier car nous ne savons toujours pas exactement à quel genre de musique correspond notre musique passée et actuelle.

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Dis m’en plus sur Amdiscs. Comment vous ont-ils repéré ?

Nous avons établi un lien d’amitié avec Amdiscs avant même que nos propres amis de la vraie vie aient entendu notre EP.  Ils ont suffisamment aimé pour décider de le sortir et nous leur en sommes reconnaissants. Les gars d’Amdiscs sont extrêmement actifs et dévoués.

Quel est ton sentiment sur la relation entre internet, les blogs, la gratuité et ta musique ? L’ancien système de distribution est-il définitivement mort ?

Le Web a radicalement changé la manière dont les gens écoutent la musique. Les blogueurs sont des collectionneurs qui partagent ce à quoi ils s’identifient. Mais les gens peuvent se nourrir de musique beaucoup plus facilement de nos jours. Le système musical que nous avons connu et avec lequel nous avons grandi n’est pas mort, cependant il se transforme inévitablement en quelque chose de complètement différent. S’agissant de notre musique, nous pensons devoir en tirer un peu d’argent mais nous ne sommes pas trop préoccupés par cet aspect des choses. Nous voulons surtout faire de la musique que nous aimerions entendre.

Quels sont vos prochains projets ?

Nous prévoyons d’autres sorties et de chouettes trucs mais nous ne voulons pas trop nous précipiter. Nous ne voulons surtout pas saturer nos auditeurs en sortant trop de choses à la fois. Ni nous-mêmes d’ailleurs.

Un tour en Europe un de ces quatre ?

Pour le moment, faire de la musique est notre priorité. En temps voulu, nous jouerons aux États-Unis et nous ferons une tournée en Europe au printemps 2011.

Bientôt disponible…
Une cassette sur Atelier Ciseaux
Un 7″ split avec Pink Priest sur Mishka

Propos recueillis par Thibault, traduction par Calogero.

C V L T S sur la toile : site, vimeo, twitter, myspace, bandcamp & tumblr.

Audio

C V L T S – RADD PITT

Tracklist

C V L T S – L U S T (Amdiscs, 2010) – disponible ici.

Face A

A1. LAMINATED GLASS
A2. RED EYE
A3. RADD PITT
A4. CORPUS DEI

Face B

B1. LUCK SURF

Mixtape

C V L T S Mixtape for International Tapes : cliquez là.
C V L T S Mixtape for Mstambourine : cliquez là.

Vidéo

Écrit par: Thibault

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Commentaires d’articles (1)

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  1. clickbank sur 04/04/2011

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HZ since 2007

Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous  explorions  sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !

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