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Beko Interview & mixtape

today20/12/2012 40

Arrière-plan
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Battre sa coulpe s’agissant de Beko, c’est reconnaître d’avoir fort injustement passé sous silence la mue « physique » d’un label jusqu’alors exclusivement « digital ». Les occasions de bien faire n’ont pourtant pas manqué, avec déjà quatre sorties sur lesquelles on reviendra ci-après. Choix du contresens assumé, à l’heure où une foultitude de groupes semblent se satisfaire d’un écoulement de leur production via les abysses du 2.0, Beko se réincarne en élaborant un impénétrable calendrier de sorties vinyles et CD à la fois exigeant et excitant. Battre sa coulpe à l’égard d’une telle initiative, c’est aussi et surtout en définir ses contours avec Reno, son architecte. Entrevue, écoute et mixtape, toutes trois aussi essentielles qu’instructives.

Audio

Entretien

Un peu plus d’un an après le beko_hartzine et la fin de l’aventure digitale de Beko – signifiée par le pantagruélique beko_100 -, Beko n’a finalement pas chômé, se réincarnant « matériellement » avec déjà quatre sorties à son actif. À partir de quand est né cette idée et quelle ligne directrice avais-tu en tête ?

La volonté d’arrêter Beko ne s’est jamais posée. Le beko_100 marque, à mon humble avis, la fin de l’ère digitale. Une parfaite synthèse de tout notre travail. Trouver cent artistes a été simple, il suffisait de recontacter les artistes avec qui nous avions collaboré auparavant et de compléter par de nouveaux coups de cœur et des amis. J’avais juste besoin d’une pause – bien méritée – et de prendre le temps de réfléchir au nouveau concept que je voulais s’agissant des débuts physiques. Cela m’a pris moins de temps que prévu….

Le label repose-t-il toujours sur Jack et toi ? Comment t’organises-tu désormais ?

Jack m’a épaulé supporté tout au long de Beko dsl. Sortir un single ou une collaboration toutes les semaines pendant plus de deux ans nous a épuisés. Difficile de concilier vie de famille avec cette abondance de sorties. De ce fait, Jack a décidé de stopper l’aventure. Ne vivant pas dans la même ville, l’aventure « physique » était bien plus difficile à gérer… Bien entendu nous sommes restés en contact, quitte à se choper des torticolis au téléphone. J’ai fait appel à Denis (qui dirige Offoron Records), un ami brestois, qui a répondu favorablement à ma demande. On se voit régulièrement, c’est bien plus facile de travailler sur nos sorties.

Musicalement, une esthétique plus qu’une autre est-elle recherchée ?

Pas du tout, nous fonctionnons toujours aux coups de cœur. La série de 3 » correspond à ce que nous aurions pu sortir en single digital.

De Haiduks à I Do Not Love, en passant par White Lyon – dont le prochain 3″ CD sort le 15 décembre prochain, comment as-tu choisis les groupes présents sur le label ? Chaque disque a-t-il déjà son histoire ?

Haiduks. J’adorais son morceau sur la compilation beko_hobocult (lire). J’ai proposé à Christian de sortir le premier 7 ». Le 45t c’est fait très rapidement. Je suis très content du résultat.

Eyedress, je l’ai repéré sur le bandcamp du label digital philippin Number Line Records. La qualité de ses productions dream-pop empreint d’électronique et ses featurings féminins (Louise Ferguson, Cat Cortes & Skint Eastwood…) m’ont directement séduit. Un email, une demande d’EP, et en trois semaines nous sortions notre premier 3 ».

I Do Not Love. Je suis le travail de Gregory Miller depuis l’excellente sortie cassette sur Svn Sns Rcrds (lire). Des titres de I Do Not Love étaient déjà présents sur des collaborations Beko dsl. J’aurais adoré qu’il ait son propre single digital. Faute de temps et surtout de place… cela ne s’est jamais fait. Quoi que plus naturel de lui demander ce 3 » ?

White Lyon. J’ai reçu son EP démo avec Tim Martin de Maps + Diagrams, Atlantis, Hessien… Une seule écoute et banco ! Cet EP dubstep pop est très différent de toutes nos sorties, j’en suis très fier. Un pur chef-d’œuvre qui aurait mérité plus qu’une sortie 3 ».

Justement, vu qu’il s’agit de la dernière sortie de Beko, peux-tu nous en dire un peu plus concernant White Lyon ?

Rob est originaire de Bristol mais il vit actuellement à Londres. Il officie sous le nom de YLID sur la scène électronica depuis longtemps et a déjà une discographie impressionnante : Static Caravan, U-Cover, Awkward Silence, Cactus Island… Il a également un projet folk, Robh Hokum, des plus intéressants. Tim Diagram nous a remis en contact, Rob est une vieille connaissance vu qu’il avait collaboré à mon deuxième album en 2005.

Que peux-tu nous dire de la série 3″CD ? Quel est le concept ?

Promouvoir des artistes à petit prix. J’espère en sortir un tous les mois. J’aime beaucoup l’objet, même si malheureusement tout le monde ne peut pas les lire…

Je sais que tu veux garder quelques secrets concernant l’avenir du label et les prochaines sorties. Mais peux-tu nous dire si Beko sortira également des LP ? Comment vois-tu le moyen/long terme ?

En effet, je trouve important de ne pas tout dévoiler, mon planning va jusqu’en septembre et j’espère m’y tenir… Ce n’est pas évident mais vu que les premières sorties ont reçu un accueil plus que favorable… Qui sait ? Le premier LP beko_300 est en préparation pour la rentrée (en collaboration avec un label ami)… D’autres suivront…

En désordre, comment vois-tu 2013 ? Si tu dois coucher sur papier quelques noms de groupes, de labels, de collectifs, par qui commencerais-tu spontanément ?

My Bloody Valentine ? Même si je n’attends rien, leur génie se réincarnera en 2013 chez les Australiens de Virgo Rising. Le Jonny Pierce, leader de The Drums, vu le premier extrait de son album solo… très Tough Alliance, un gage de qualité. L’album tant entendu de Vår, dont In Your Arms, mon morceau favori de l’année. Des valeurs sûres, le Pan American chez Kranky ou les Pastels qui ont fini leur mixage depuis quelques mois… Et surtout la participation intrigante des Splash Wave (lire) à la compilation génération Balavoine avec le titre Mon Fils Ma Bataille

Mixtape



01. Ylid – A Cat Kills For Fun, Not Food

Un joli morceau d’introduction par Rob (White Lyon) sorti en 2006 sur Spunktronic Records UK.

02. Iberia – An Ending (Ascent)

Sûrement un de mes morceaux préférés de cette année par les ex-Pistol Disco sur Hybris (label suédois avec lequel nous avons collaboré à la sortie d’Azure Blue).

03. Spazzkid – Candy Flavored Lips (feat. Skymarines)

04. Eyedress – Mountbatten

Des artistes phillipins à suivre de très près… Ce pays s’offre à tous comme l’un des fleurons du bon goût… Preuve déjà faite avec les Moscow Olympics.

05. Super Crayon – Sunny Sunday

Un duo rennais avec qui nous travaillons sur une sortie 3 » en janvier.

06. Love Dance – Ninety Six

Extrait de Result, album sorti en 2007 sur Marsh-Marigold. Nos chouchou norvégiens.

07. The Bilinda Butchers – Teen Dream

Extrait de leur dernier EP sorti sur Discau… en attendant (très prochainement) un nouvel EP et surtout leur premier album en 2013.

08. Freelove Fenner – Paisley And Pastel

09. Brave Radar – Disintegrate

10. Drug Train – Idioms

Montreal heros ! Merci à Dimitri de Chevalier Avant Garde !

11. Arc Light – Space, Come

Ryan avec qui j’espère retravailler très bientôt…

12. I do not love – Over over

L’un des titres phare du beko_100.

13. Ice Eyes feat. Jamie Byres – Systematic Symptomatic

Duo d’Athènes. Une experience futuriste qui vous attire aisément sur une piste de danse.

14. Amethyst Milk – Rainbow

Tara de Free Loving Anachist & Pink Playground… 4AD peut encore se resaisir sur les choix de ses sorties…

15. – The Cold, Cold Hand (a cynical love song)

L’album ovni de cette année sortie sur Phantasma Disques. Une vision nouvelle d’une BO d’Ennio Morricone.

Vidéo

Écrit par: Thibault

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