Artistes

Chris Cohen, l’interview

today13/10/2016 200

Arrière-plan
share close

Chris Cohen nous avait surpris il y a a quatre ans avec la sortie de son premier album solo Overgrown Path. Disque parfait de bout en bout aux morceaux pop oscillant entre candeur et vague à l’âme. Depuis plus un mot et on attendait une suite à ce petit bijou. C’est chose faite avec As If Apart sorti il y a quelque mois, toujours sur l’excellent label Captured Tracks. On a donc profité de sa venue à Barcelone au festival BAM pour échanger quelques mots. Une belle rencontre.

As-tu eu une approche semblable ou différente au premier dans la composition de ton deuxième album ?
Let’s talk about the second record. I wanted to know if you had a different approach making it or in what way it was similar to the first one?

Mon approche a été la même, le processus a été le même. J’ai joué tous les instruments et les chansons ont été écrites, comme d’habitude, à partir du clavier. Mais j’ai essayé d’écrire de nouvelles chansons que j’ai voulues plus simples dans la structure. Donc les nouvelles chansons sont un petit peu différentes, et puis je les ai écrites ailleurs donc forcément, ça change un peu, mais ça a été le même procédé de composition. Finalement, les deux albums sont les pièces d’un même puzzle et ils se complètent plutôt bien.

My approach was similar, the process was similar. I played all the instruments, the songs were usually written with the keyboard. I was trying to write different kind of songs. I wanted to write songs more simple in structure so the new ones are a little bit more different. And I was in a different place so music is different but it’s the same kind of process. Also I should say the two albums are certainly like companions pieces, they go together.

Tu n’explores donc pas de nouvelles manières de composer, tu es resté dans la même dynamique ?
So you don’t explore new ways of composing, you are sticking to the same dynamic?

Je dirais que c’est une nouvelle manière de composer. J’ai écrit ce deuxième album il y a deux ans donc difficile de m’en rappeler mais si je me souviens de ma pensée à ce moment-là, je voulais écrire des chansons qui correspondaient entre elles. Tu sais, le genre de chanson que tu peux jouer juste à la guitare ou au clavier sans qu’elle soit dépendante d’un arrangement ou d’autres instruments. Mes chansons devaient être ficelées entre elles et aucune partie ne pouvait être remplacée par une autre. Mais j’ai essayé de me fixer des limites. Donc oui, la composition a été différente. Mais ma manière d’enregistrer ce disque et ma façon de travailler est semblable à ce que j’ai fait sur le premier album et j’ai utilisé les mêmes instruments.

There’s different ways of composing. The second album, I mean it’s hard for me to remember because it’s been a couple of years I was writing these songs, it’s like two years ago. But if I can remember my thinking at the time, I wanted to write songs that were few parts in them and the parts were repeated more. The kind of songs, you know, you could like play on just the guitar or just the keyboard. That sort of song that weren’t dependent on the arrangement with other instruments. Songs that would be like, you could just sit down play and by yourself and they didn’t have a million parts that have crazy key changes and stuff. But I tried to set myself sort of a limit for not to be so prog. The composition part was different, yeah. But the recording process in the way that I work was sort of the same, and a lot of the sounds are similar. And I used the same instruments.

J’ai lu que tu avais mis trois ans à faire cet album, j’ai l’impression que c’est beaucoup de temps. Mais quelle est la limite quand tu composes ? Quand sais-tu que tu y es arrivé et que tu dois t’arrêter ?
I read that you spent about three years making this record. I feel like it’s a lot of time. But when do you think you’ve reached the limit? When do you know you got there and it’s time to stop?

Disons que j’arrive à un stade où, simplement, je sais que le terme est proche, ce stade où je ne veux plus tenter grand chose alors que ça pourrait se prolonger pour l’éternité, et ça me rend triste tant je voudrais donner vie à tout cela. Dès que je sais ce que je veux garder, ça va tout de suite plus vite. J’essaye plusieurs séquences possibles dans une chanson, jusqu’à ce que ça me plaise à l’oreille : je juge ma réaction quand j’écoute la chanson. Je crois d’ailleurs que l’écriture des chansons, c’est la phase qui me prend le plus de temps, et ça c’est le cas depuis que j’ai démarré une carrière en solo. Je pense qu’un bon groupe en studio peut enregistrer plus vite. Moi, je peux changer une partie, puis une autre, et me dire : « Oh, je peux changer celle-ci aussi », et après ça devient un cercle vicieux. Mais c’est ce qu’est ma musique. Quand les gens savent comment je compose, ils me disent : « Mais tu es fou ! » mais je le suis et je l’ai toujours été. Après l’étape du cercle vicieux, le cercle devient de plus en plus petit et les choses se mettent en place.

I sort of get to a point where I just know that the closing is near, at that point there are not many more things I want to try but at a certain point it seems like it could go on forever and I’m really sad like I want all of them to exist. But at the time it goes by, actually it feels really quickly to me. In each song, I try different sequences of which part goes where and things like that, I just keep trying different ways until I find it starts moving towards a thing that I can listen to; I listen to it back and I feel like, ok, this is, yeah, I just judge my reaction when I listen to it back. In the recording process I think that’s the part which I think takes too long. This is it since I’m doing it by my own. I think a good band who goes to the studio can record much quicker. I can change a part and then another and then go like: “oh, I can change this one” and it goes around in circle. And that’s what my music is like. But while I’m doing it someone can say : “this guy is insane” but actually I do, I always do. As I’m going around in circles, they keep getting like smaller and smaller and things do stick actually.

Tu n’as jamais été perdu au point d’avoir besoin de l’aide de quelqu’un ?
You never got lost to the point you need help from other people?

En fait je montre ma musique à mes amis et surtout à Kate, ma copine. Son avis m’est très important. Des opinions de tout le monde, la sienne est la plus importante, sa contribution m’a beaucoup aidé. Si ma musique lui plaît, je sais que c’est bon. Donc je reçois de l’aide si je suis perdu, sinon ce que je fais, c’est que j’écoute beaucoup de musique pour retrouver l’inspiration. Je suis souvent bloqué mais je sais qu’après toutes ces années passées de composition, il y a toujours une porte de sortie à ce problème. Je laisse les choses se faire, après tout on ne peut pas forcer les choses… Il m’est arrivé de bosser des chansons et de ne plus pouvoir rien en tirer et là tu dois vraiment les laisser de côté pour un moment. Mais tu sais quand j’y reviens, si c’est un bon moreau je continue à l’apprécier et si ce n’est pas bon, je ne l’utilise pas et personne ne l’entendra jamais. J’ai une tonne d’idées que personne n’a jamais entendues et qui sont terribles, la plupart de mes idées sont comme ça. Les morceaux que je finis par sortir sont ceux que j’ai écoutés des tonnes de fois : je sais que je les aime et qu’ils sont terminés.

Actually I show my music to my friends. I show my music most to Kate, my girlfriend. And I really value her opinion. Of all people’s opinions, I find that hers is the most important, her input really has helped me a lot. If I make sound she likes, I know it’s good. So I do get help if I’m lost, and when I’m stuck at something, what I do is listening to other people’s music. I get stuck all the time but I know after all these years that there’s always a way out or a way to something new. I just have to let things happen, you can’t force it. I have had times where I have worked on a song and just driven it into the ground and then you really have to take a long break from it. But you know when I go back to things, usually, if it’s good I still like it, and if it’s not good then I just don’t use it and no one would ever hear it. So I have lots of ideas that no one even knows about that are terrible, most of my ideas are like that. But the ones that end up going on there are the ones that I’ve listened to over and over again and like, I now I like it, so it’s done.

Tu m’as dit que tu avais utilisé les mêmes instruments dans ce deuxième album. As-tu pensé à en utiliser de nouveaux ou à te tourner vers les nouvelles technologies ?
You told me that you have used the same instruments in this second album. Don’t you want to use new ones and new technology?

Je n’ai pas souhaité utiliser de nouveaux instruments sur ce deuxième opus, mais je pense que je le ferai tôt ou tard. Souvent je m’imagine jouer le morceau avec un groupe, en situation réelle, et je réfléchis au nombre de musiciens que je pourrais prendre en tournée…

For this second record, I didn’t wanted to use new things. But I’m sure I will. A lot of times I’m thinking about playing the song with a band. Like a real situation and I think how many musicians can afford to take on tour…

Pragmatique…
Pragmatic…

Oui, c’est triste quand tu as une bonne idée et que tu sais qu’elle ne pourra pas être dans la chanson. Disons que je conçois ma musique comme une sorte de « groupe de bar » avec batterie, basse, guitare et clavier. C’est habituellement une formation qui ne dépasse pas quatre membres et j’essaie de penser à la façon d’y parvenir sur un plan financier – par exemple qui dans mes contacts pourrait jouer ces parties quand je vais partir en tournée… C’est comme ça que j’ai travaillé sur ces deux albums mais pour le prochain album, je pense que cette façon de penser m’intéressera moins. J’imagine qu’il y a d’autres instruments dans un groupe. Je veux rester pragmatique mais je devrais pouvoir imaginer de nouvelles sonorités. Rien n’est certain, mais je réfléchis à de nouveaux trucs pour l’été prochain.

Yeah, I think it’s sad when you have a great idea that can’t be done. I mean I think my music is sort of like a bar band or something like drum bass guitar keyboard. It’s usually not more than four people and I try to think how can I get this done economically – like who do I know that would actually play these parts and stuff when I’m gonna do shows… On this two records I was thinking of that and next time around I think I’m getting less interested in that as a way of working. I can imagine there’s maybe some different instruments in a band. I still want to be pragmatic but I think I can imagine some different sounds. I’m not sure yet but I’m thinking about different stuff next summer.

J’ai lu quelque part dans une interview que pour toi le plus important était la musique et après les paroles, que la voix est plus un instrument…
I read that for you, music comes first and lyrics second. Vocals are more of an instrument…

En fait, je ne pense pas tant que ça que la voix soit un instrument. Je voulais dire qu’elle l’était en quelque sorte mais qu’elle est aussi plus que ça, parce qu’elle exprime des mots. Ca n’a rien à voir avec la musique parce que c’est un autre type de langage. Dans mes paroles quand je chante, je dis toujours ce que j’ai à dire. Je veux dire par là que les mots ont un sens mais je pense que dans l’interview je voulais plus dire que pour moi ce qui vient en premier dans une chanson, c’est le son. C’est toujours le son. Pour les mots, c’est comme s’ils devaient être adaptés à ma façon de chanter. Je m’imagine en train de les chanter en concert. J’ai écrit et chanté par le passé des chansons dont je ne suis pas fier. C’est triste, tu sais, d’avoir écrit des textes qu’on n’apprécie pas de chanter. Je veux vraiment que mes paroles aient un sens, du moins pour moi. Ça se rapproche d’un instrument, mais qui dépend beaucoup de la mélodie, c’est pourquoi j’écris toujours la mélodie en premier. Donc d’une certaine façon, les mots sont secondaires.

Well, I don’t so much think of the voice is an instrument. I mean it’s an instrument but it’s more than any other instrument because it’s saying words. There’s a whole other layer to it that’s not even music. In my lyrics when I’m singing, I’m always saying things I want to say. I mean the words mean something but I guess I was trying to say that for me music is primary and it’s about the sound. It’s always about sound. The words are like they have to be just right so I can sing them. I think myself singing them like in a show. I’ve sang, I’ve written lyrics before that I was not proud of in another bands in the past. It’s sad when you have written something and you don’t enjoy singing the song, you know. I really want to put right words and what I’m singing means something to me. So it’s more of an instrument but it’s very dependent on what the melody is doing, and I always write the melodies first. So words are secondary in a way.

Et ça t’intéresserait de ne composer que des musiques instrumentales ?
And would you be interested in only composing instrumental music?

Je l’ai fait, à vrai dire. J’ai composé mes premiers morceaux il y a 10 ou 11 ans. J’écrivais déjà des chansons adolescent mais sans jamais les montrer à quiconque, puis j’ai arrêté d’écrire des chansons à texte à l’université. Avec mon ancien groupe, The Curtains, on faisait surtout de la musique instrumentale. J’adorerais revenir un jour à la musique instrumentale mais pour le moment le défi que cela représente ne me dit rien – je ne suis pas encore prêt à y revenir, mais je veux m’améliorer.

Well, I did. I used to do, I was writing songs like 10 or 11 years ago, probably the first time I wrote song. I used to write songs when I was a teenager but I’ve never showed them to anybody and I stopped writing vocal music when I was in college. My old band, The Curtains, was mostly instrumental music. I would love to go back to writing instrumental music but I have to say right now it doesn’t excite me, the challenge… But I want to get better. I’m not ready to go back to instrumental music.

Musique à l’image, ou musique de films ?
What about music for movies?

Oui j’adorerais faire ça, ce serait fantastique ! Personne ne m’a encore jamais demandé mais si jamais il y a des réalisateurs dans les parages, vous pouvez me contacter (rires).

Sure ! I would love to do that ! Yeah that would be great. No ones ever asked me but if there is any film maker out there, you can reach to me (laugh).

Quand je t’ai vu jouer à Paris il y a quatre ans, tu étais à la batterie. Vas-tu jouer de la batterie ce soir ? Ton set-up a-t-il changé ?
When I saw you in Paris 4 years ago you were like playing drums – are you going to play drums tonight, did the set up change?

Je serai à la guitare ce soir parce que j’ai quelques problèmes de justesse au niveau du chant quand je joue en même temps à la batterie. Sur les anciennes chansons je m’en sortais encore bien, ou peut-être que mes standards étaient moins élevés, mais maintenant j’ai envie que la batterie sonne vraiment fort et j’ai besoin qu’on m’aide. Je trouve ça super d’être à la guitare dans le groupe. La musique s’appuie surtout sur le clavier, en tout cas dans mon esprit, et la guitare c’est un peu la cerise sur le gâteau, donc je peux mieux me concentrer sur le chant.

I’m playing guitar tonight because I was having trouble playing the drums part and singing well. My newer songs are harder. The older songs I could kind of do, or maybe my standards were lower but now I was thinking that I really want the drum sound to be really strong and somebody else needs to help now. It’s great for me to play guitar in this band, the music is mostly keyboard based I mean in my mind, the guitar is just a little extra thing on top. So I can focus more on the singing.

Quand je t’ai vu à Paris je me suis demandé : « oh mon dieu, comment peut-il s’entendre chanter pendant qu’il fait de la batterie ? »
When I saw you that night I wondered : “oh my god, how can he sing and hear himself while playing?”

C’est difficile, mais pas autant qu’il y paraît. Dans certaines salles ça peut être compliqué.

Well, It’s difficult but it’s not hard as it seems. In some clubs it can be hard.

La musique n’est pas ton activité principale. C’est une volonté personnelle ?
Music is not your full time job. Is that something you wanted?

C’est une bonne question. Je pense que ce n’est pas mon intention. J’aimerais gagner beaucoup en faisant de la musique et ensuite faire autre chose. Et je n’aime pas non plus l’idée de devoir dépendre de la musique pour vivre. J’ai juste envie de faire de la musique quand ça me plaît, et ce serait fantastique d’en retirer beaucoup d’argent évidemment, mais j’aime aussi faire des choses différentes. J’aime que la musique soit à part de mes activités habituelles. Je suppose que si l’industrie de la musique avait été différente peut-être que j’aurais une vision différente de la chose. Par exemple si je pouvais vivre de ma musique sans avoir à m’inquiéter des besoins matériels quotidiens, évidemment je jouerais de la musique tout le temps. Mais penser à la musique en terme de « je dois faire ci ou ça », ne me convient pas. Le travail c’est le travail, enfin la musique c’est du travail aussi mais je fais toujours ce que j’aime et je ne fais pas ce que je n’aime pas, donc la musique en tant que job ça n’a pas de sens pour moi. De plus je ne pense pas que ma musique puisse suffire. Peut-être qu’elle changera mais jusqu’à maintenant ma musique ne semble pas tendre vers un style de vie professionnel. En plus, il faudrait que je puisse composer des albums beaucoup plus rapidement que ce que je fais jusqu’à présent, je suis trop vieux (rires).

That’s a good question. I think I don’t really want that. I would like to be paid really well from my music and then do something else. Also I don’t like to depend on music for living. I just want to do it when I feel like it and it would be great to be paid well for it, sure, but I like to do another things too. I like music as a… I just like it to be, you know, something that’s separate from normal concerns. I suppose if the music economy was different maybe I would like… Like if it was something different where you have like a – when you’re like a house…  I don’t know what the word is, like you’re the court composer or something and you have a person who’s your benefactor or something, and you don’t have to worry about your day-to-day material needs, and sure I would love to do music all the time. But thinking of it like “oh! I have to do this”, it’s like, you know. I mean, work is work. I mean, music is work but I always do what I enjoy, and I don’t do anything I don’t enjoy, so it doesn’t make sense as a job for me. And I don’t think I have the kind of music that is like, landing itself…  Maybe my music will change but, so far It doesn’t seem like my music will land itself to a professional lifestyle. And also you really have to make albums much more quickly than I do, I’m too old (laugh).

J’ai l’impression que tu devrais changer ta musique pour passer à un autre palier et pouvoir vivre de ta musique et du coup faire quelque chose que tu n’aimes pas…
I feel like you’d have to change your music to get to the next stage and that would be something you wouldn’t like doing in the end.

L’industrie musicale est un milieu vraiment exécrable. On y croise toujours des personnes sympathiques mais c’est plutôt calamiteux. Déjà, c’est une industrie qui manque d’argent, et puis il y a une certaine moralité, une certaine mentalité de consommation de la musique dans notre monde… je dois dire que c’est une des pires, en tout cas artistiquement parlant – c’est vraiment plutôt brutal, de ce que j’en vois. Quand je vivais de la musique, c’était une période différente, les gens achetaient encore des CD, on recevait son chèque de royalties, on gagnait de l’argent, on pouvait en vivre correctement et je n’avais pas l’impression de faire des choses contre ma volonté. Mais me concernant maintenant, je pense que je devrais vraiment changer ma manière d’être et que je devrais tourner beaucoup plus que ce que je fais maintenant. J’aime partir en tournée mais pas à la fréquence qu’il faudrait.

The music business is such as a terrible business. I’m sorry I mean there’s a lot of great people in it but as far a jobs go or businesses go, it’s a horrible one. There’s very little money in it in the first place and there’s a kind of morality, a mindset of music consumption in our world… I have to say I think it’s one of the worst… at least in art, I think it’s a pretty rough one as far as I can tell. It’s super brutal. When I was making a living from music, it was a different time, when people were still buying CDs, we got actually royalty checks, we made good money doing that, and I didn’t feeling that I was doing something I didn’t want to do. I think for me now, I would have to really change my ways and I’d have to tour a lot more than I do. I enjoy touring but I don’t enjoy it to the level you would need to do it.

C’est intéressant parce qu’il y a une certaine idée glamour derrière l’industrie de la musique avec tout ces groupes et artistes sur la route, etc. mais ce n’est pas comme ça et personne n’en parle…
It’s interesting because there is this glamorous idea behind the music industry, with great bands and singers, touring and so on… But it’s not like that and nobody talks about it.

Oui, je pense que c’est bien d’en parler aussi parce que je pense qu’on cultive le mystère pour pouvoir exploiter les gens. C’est une industrie de l’exploitation. Et cette façade « glamour » est simplement une protection inventée par les exploitants. Ces personnes qui sont sensées vivre cette vie super glamour sont des gens qui restent dans l’industrie pendant un certain nombre d’années et qui la plupart du temps finissent par disparaître. Et ils n’ont pas vraiment une très belle vie. Ça n’a jamais été quelque chose que j’ai voulu faire. Mon père bossait dans la musique et pendant mon enfance j’ai toujours pensé que c’était un monde qui n’était pas fait pour moi. D’ailleurs, je continue à le penser bien que la musique soit finalement mon boulot, mais c’est une passion, c’est comme mon loisir. Un loisir que je fais de manière sérieuse sans le voir comme un travail.

Yes, I think it’s good to talk about it too because I think it’s made mysterious so that people can be exploited. It’s an exploitation industry. The glamour front of it is just protection for people who are doing the exploiting. The people who supposedly live this glamorous lives live them for a couple of years and then most of the time they disappear. And they don’t have very good lives. That’s never been something I wanted to do. My father was in the music industry so growing up I was always had this idea that music was not my thing at all. I still kind of feel that way, although music itself is my ultimate job, but it’s a passion, it’s like my hobby.  And I do it in a serious way but I don’t think of it as a job.

C’est un sujet qui m’intéresse.. Il y a quelques semaines je lisais un article dans le NME don’t le sujet était “Que sont devenus les groupes du boom indie rock anglais du milieu des années 2000”. Un des rare groupes de cette époque que j’aimais bien était The Rakes. Ils se sont séparés et maintenant le chanteur est un mec qui bosse dans l’IT, il crée des apps à Brighton, il a même un profil sur Linkedin. Je me suis toujours dit que quand les groupes splitent, soit ils créent derrière un nouveau projet, soit ils continuent à bosser dans la musique mais à d’autres niveaux…
It’s a kind of topic I’m interested in. A couple of weeks ago I was reading an article in the NME about what became these bands from the British indie explosion back in 2005. One band I liked from that era were The Rakes. They split and now the singer is an IT guy, he’s doing apps and he even has a Linkedin page. I mean, when a band splits you always think that they’re gonna start a new music project or they’re gonna keep working in music at a different level…

Je ne pense pas que je pourrai faire ça. Je veux pouvoir continuer à faire de la musique et je ne veux pas arrêter de faire ce que je fais. Si je peux continuer comme ça, j’aime ce que je fais et j’espère pouvoir le faire pour toujours. L’idée d’avoir un job à plein temps ne m’attire pas du tout. Mon idéal serait un mi-temps dans un bureau, quelque chose don’t je me fous complètement, un truc sans prise de tête avant de rentrer chez moi bosser sur ma musique, sans m’inquiéter pour l’argent.

I don’t think I could do that. I want to keep making music, I actually don’t want to stop what I’m doing. I’m not in that kind of world. If I could keep doing what I’m doing… I like what I’m doing, I wish I can keep doing it, I hope I can keep doing it forever. The idea of having a full time job also doesn’t sound that great to me. My ideal world, like I was saying, is a part-time office job, something I don’t care about at all, just show up do like light work and then go home, work on my music and not have to worry about  money, you know.

Écrit par: Helene Peruzzaro

Rate it

Commentaires d’articles (0)

Laisser une réponse

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs marqués d'un * sont obligatoires

HZ since 2007

Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous  explorions  sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !

Contact us

doner dooner

dieu vous le rendra….

0%