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Ahhhh la Norvège, ses Fjords, ses plaines enneigées, son Death-Metal folklorique et ses vikings barbares que l’on croise régulièrement au détour d’une taverne, soulevant une bonne chope à la mémoire d’Erik le Rouge. Y sont cons ces Nordiques… Cependant Serena Maneesh rompt complétement avec la tradition locale puisque le groupe est plus à rapprocher de ses voisins danois The Raveonnettes que des hurlements gutturaux s’échappant habituellement des contrées glaciales d’Oslo.
Nous ne seront donc pas si étonnés de retrouver le sextet sur le label britannico-californien 4AD. Oui, c’est une longue histoire, et avez-vous envie que l’on vous berce avec des contes ? Pas vraiment ! Donc on passe sur le sujet pour pénétrer chichement dans les cavités ténébreuses de ce N.2 : Abyss in B minor . Après mûre réflexion, la menace fantôme aurait très bien pu être le titre adéquat de ce pétard mouillé. Non pas que ce second album soit totalement dénué de qualités, il n’apportera pourtant rien de neuf à l’excellent premier essai éponyme du groupe. Ce subtil mélange de noisy-rock, de dream-pop et de shoegazing s’inspirant clairement de My Bloody Valentine aurait pu être une force s’il ne finissait pas, justement, de les faire ressembler à une pâle copie du groupe déjà cité plus haut, The Raveonettes. Et comme le In & Out of Control de ces derniers, N.2 : Abyss in B minor pêche par son manque d’innovation et peine à renouveler les performances d’un premier album qui avait mis la barre très haut, trop peut-être.
Mais attention Serena Maneesh ne nous a pas pondu un gros étron pour autant. Travaillant leurs jeux de guitares au fil barbelé, passant de l’écorchure au saignement, Emil Nikoleisen et Sondre Midttun arrachent nos tympans et frappent à l’oreille interne. La voix caressante de Lina Holmstrøm enjôle vôtre chute, tandis que la batterie de Tommy Akerholdt fait frénétiquement trembler le sol qui se rapproche dangereusement de votre visage (I just want to see your face, Honey Jinx). Pas le temps de reprendre son souffle, ni même de tenter de respirer, une tornade cataclysmique vous broie le plexus solaire (Blow your brain in the morning rain). Il est plus que temps de lâcher prise et de se laisser emporter au fond de l’abîme, coulant dans les tréfonds des cauchemars mélodiques industriels du combo. Si vous souhaitiez savoir ce que dissimulait la surface du Styx, Ayisha Abyss vous en révélera un aperçu.
Il n’en reste pourtant pas moins que ce voyage manque d’escales, 8 titres passés trop rapidement, loin de transpirer l’originalité. Et si l’on peut toujours compter sur les petits Norvégiens pour faire des prouesses et malaxer âpreté et onirisme avec talent, ces indéniables qualités n’en font pas moins que N.2 : Abyss in B minor risque de rapidement lasser au fil des écoutes.
Serena Maneesh – Blow your brain in the morning rain
Serena Maneesh – N.2 : Abyss in B minor (4AD, 2010)
01. Ayisha Abyss
02. I just want to see your face
03. Reprobate!
04. Melody for Jaama
05. Blow your brain in the morning rain
06. Honey Jinx
07. D.I.W.S.W.T.T.D.
08. Magdalena (Symphony #08)
Écrit par: Akitrash
2010 4AD NW rock Serena Maneesh
Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous explorions sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !
dieu vous le rendra….
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