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Band Of Skulls, Le Nouveau Casino, Paris, 25 mai 2010
Band Of Skulls… un groupe au nom prometteur dont le premier album mi-figue, mi-raisin, Baby Darling Doll Face Honey, m’avait laissée sur une impression de pas assez. Commencer sur l’excellent Light Of The Morning et finir sur un Stun Me All Wonderful relativement chiant, c’était comme offrir un repas sans mousse au chocolat : frustrant. Les très bons morceaux de la première partie de la galette (I Know What I Am, Patterns, Impossible) étaient ainsi plombés par un final feignant et mou du genou. Probablement la faute au trop grand nombre de compositeurs au sein du groupe – trois membres sur trois, mon capitaine -, qui rendait difficile le mélange homogène de la mixture. Néanmoins, on m’avait dit le plus grand bien de leur dernière performance à la Flèche d’Or et depuis ce rendez-vous manqué, j’attendais patiemment de pouvoir constater de mes yeux de quoi il en retournait.
Malheureusement pour le trio de Southampton, la concurrence était rude ce soir-là . Voyez plutôt : Muse au Casino de Paris, Gossip au Zénith… que des poids-lourds (ha ha). La salle a du mal à se remplir et l’ambiance n’y est pas bien folichonne, malgré l’effort conséquent des ados du premier rang qui se racontent leurs exploits : « La dernière fois, tu te souviens, j’ai fait un sourire au batteur, hi hi hi, attends je te prends en photo. » Et puis il faut dire qu’aucun groupe ne s’est dévoué pour assurer la première partie et tenter de réchauffer l’atmosphère. Car oui, malgré les 30°C extérieurs et l’orage qui gronde, il ne fait même pas trop chaud dans la fosse. Un comble.
Le groupe arrive donc sur scène comme un cheveu sur la soupe un peu avant 21h. Le suspense est à son comble : vont-ils réussir à se dépêtrer de cette situation catastrophique ? En balançant d’entrée le fameux Light Of The Morning cité plus haut, Emma, Russel et Matt soulèvent en un pincement de corde la fosse neurasthénique. Enfin on a déjà vu mieux, mais étant donnée la situation, on salue l’effort. Ce morceau, qui ouvre parfaitement l’album, ne vaut pas moins en live. Son riff dépouillé, sa batterie cinglante et son chant asséné comme une lame tranchante en font presque un manifeste qu’on pourrait intituler Trois leçons pour réussir son entrée. Le groupe a beau compter deux chanteurs dans ses rangs, c’est bien Russel Marsden qui mène le jeu, brillamment secondé par une Emma Richardson sombre et racée – comme quoi on peut oublier son soutien-gorge au vestiaire et être sexy ; j’aurais au moins appris un truc ce soir. Sa basse incisive cisèle lourdement les morceaux, leur donnant cette assise blues qui a sans doute incité Rolling Stone à les comparer à The Dead Weather. Emma, plus grande et plus élégante qu’Alison Mosshart, n’a d’ailleurs pas grand chose à lui envier, si ce n’est ce magnétisme sexuel qui a rendu célèbre la chanteuse des Kills – mais ça, ça ne s’apprend pas, jeune Padawan. Un court moment, le couple se rapproche pourtant, Russel pose sa tête un instant sur l’épaule de son immense comparse, mais le résultat est plus tendre qu’érotique. Pendant cet attendrissant interlude, Matt Hayward tient la chandelle derrière sa batterie qu’il honore de litres et de litres de sueur. Gage de qualité ? Dans ce cas-là , oui. Quoi qu’il en soit, on ne m’avait pas menti : même les morceaux les moins intéressants sont ici plus convaincants que sur l’album. Bien que le plus souvent cantonnés à leur portion de scène, on sent une plus grande cohérence entre les membres du groupe que celle dont ils ont fait preuve en studio. Studio où on espère qu’ils vont remettre les pieds rapidement, leur stock de morceaux étant épuisé en quarante-cinq minutes. Et moi qui pensait naïvement qu’après plusieurs mois passés sur la route et mille occasions de composer, Band Of Skulls aurait un peu plus à nous proposer…
Mais il n’est même pas 22h que le public est déjà raccompagné sur le trottoir sans avoir eu droit à son dessert. Dans le ciel, encore le jour, et sur mes lèvres un goût de trop peu.
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1. Light Of The Morning
2. Death By Diamonds And Pearl
3. Friends
4. Patterns
5. Fires
6. Cold Fame
7. I Know What I Am
8. Bomb
9. Blood
10. Impossible
Écrit par: Emeline Ancel-Pirouelle
2010 Band of Skulls Nouveau Casino rock UK
Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous explorions sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !
dieu vous le rendra….
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