Basiquement, avant l’année 2013 et la sortie des seconds albums respectifs de Blue Hawaii et Braids, il convenait de dire que le premier s’inscrivait tel le projet le plus électronique de l’hyperactive Raphaelle Standell-Preston, tandis que l’autre représentait son versant plus pop. Mais ça c’était avant la parution en mars d’Untogether du duo composé de la Canadienne et d’Alexander Cowan – officiant par ailleurs à son compte sous le patronyme d’Agor -, mais aussi et surtout, avant la co-réalisation par les trois labels Arbutus Records, Full Time Hobby et Flemish Eye du nouveau LP de Braids, Flourish // Perish, ce 19 août 2013, brouillant irrémédiablement des frontières déjà peu étanches. Car si la patine électronique reste à peu de chose près la même s’agissant des conjectures musicales de Blue Hawaii, et ce dans le bruissement d’une IDM tintinnabulante, le glissement est d’autant plus flagrant pour celles de Braids, plantant le décorum de sa dizaine de compositions dream-pop en plein havre stratosphérique, où les caresses vespérales entonnées par Raphaelle Standell-Preston gravitent dans les limbes kaléidoscopiques et délicates imaginées par Austin Tufts et Taylor Smith, aux contreforts rythmiques idoines, à la fois ciselés (Victoria, Together) et ascensionnels (Fruend, Ebben), carénés de textures fluides et graciles, voluptueusement produites par Harris Newman. Amputé depuis mai du départ de la claviériste Katie Lee, très impliquée dans la nouvelle direction artistique impulsée, substituant aux guitares de pénétrantes nappes de synthétiseurs, le quatuor devenu trio, originaire de Calgary et formé sur les bancs de l’université, s’est retrouvé à Montréal pour accoucher du successeur de Native Speaker – paru en 2011 via Flemish Eye et Kanine Records -, quelques mois seulement après avoir collaboré avec le producteur techno irlandais Max Cooper à l’occasion de son EP, Conditions One (lire). Défloré fin avril par le biais de l’abyssal 12″ EP In Kind / Amends, Flourish // Perish témoigne sur son entièreté d’une grâce élégiaque, parsemée d’aspérités soniques et d’arrangements se jouant sans filet de la haute voltige, réceptionnant avec un savoir-faire troublant de maturité et d’ingéniosité les acrobaties vocales et aériennes de Raphaelle Standell-Preston. La dentelle ouvragée d’Amends reste sans équivalent, mises à part les premières échappées solitaires de Björk, le velours côtelé de Juniper est inestimable quand la respiration d’In Kind, nébuleuse et labyrinthique, se fait vitale. La prouesse est de taille d’autant qu’elle se dénoue à la faveur d’un paradoxe sur lequel nombreux sont ceux à s’être brisé les mâchoires, à savoir avoir réussi à conserver la teneur hautement émotionnelle de leur musique et ce malgré le filtre potentiellement déshumanisant des machines employées.
Bien que l'historiographie de son projet Tiger Tsunami tienne dans un mouchoir de poche - avec l'unique et digital EP Re:Antarctica paru en mai de cette année - l'Anglais Christian Parker, anciennement impliqué dans des formations post-rock, compte bien ajouter quelques précieuses lignes à celle-ci, taillée dans une orfèvrerie à mi-chemin entre ambient, abstract hip-hop et dubstep. Spanish Nights, à découvrir ci-après et préfigurant un EP à paraître en début […]
Elles sont bien vos chroniques mais à force d’en faire trop niveau vocabulaire, vous les rendez lourdes et peu fluides. Vouloir se démarquer est une belle intention mais rendre un contenu clair peut aussi se faire sans une débauche de beaux mots.
Emmanuel. sur 10/09/2013
Elles sont bien vos chroniques mais à force d’en faire trop niveau vocabulaire, vous les rendez lourdes et peu fluides. Vouloir se démarquer est une belle intention mais rendre un contenu clair peut aussi se faire sans une débauche de beaux mots.