Reviews

Ghost Society – The Back Of His Hands, Then The Palms

today22/05/2010 52

Arrière-plan
share close

ghostsocietyCertains disques mettent du temps à arriver à nos oreilles, étant plus dénichés là, au hasard de quelques recherches noctambules, que par le biais de personnes vous invitant à les chroniquer. Pour autant, aucune date de péremption ne figure nulle part et l’envie reste intacte d’en parler, quand bien même The Back of His Hands, Then the Palms est paru en janvier. D’ailleurs je pourrais très bien vous dire qu’il sort dans deux semaines, vous n’y verriez que du feu. Les Danois de la Ghost Society portent si parfaitement leur nom qu’ils demeurent malencontreusement dans les limbes de la renommée, à mille lieux des formes visibles du mainstream. Pourtant, bien qu’éloignés de nos contrées, les Scandinaves ne sont pas les derniers venus ni connus puisque la Ghost Society réunit Sara Savery, chanteuse des élégants People Press Play, signés sur l’excellent label berlinois Morr Music, Tobias Wilner aka Bichi, laborantin du groupe The Blue Fondation pillé à des fins cinématographiques (Miami Vice, Twillight), Lasse Herbst des Choir of Young Believers que l’on avait très peu goûtés lors d’un concert d’Atlas Sound au Point FMR et Frederik Sølberg, guitariste des Lake Placid. Du beau monde donc pour un premier album empreint de cette grâce vaporeuse chère aux groupes nordiques et qu’ils partagent aussi bien avec leurs compatriotes exilés à Brooklyn d’Alcoholic Faith Mission qu’avec leurs voisins suédois du label Labrador (The Radio Dept). Tout au long de l’album, les voix éthérées de Sara et Tobias s’entremêlent délicatement dans un halo de brume nimbé d’une électricité shoegaze au souffle glacial et à la précision clinique. L’évanescente mélancolie (Road, The Fool), tout comme l’incurable onirisme (Falling Leaves, Isolated), qui se dégagent de The Back of His Hands, Then the Palms, se parent de ces distorsions froides et immaculées, les recouvrant tel un écrin de neige sur lequel se réfléchit avec splendeur la lumière du jour naissant. Et si l’étincelant hymne dreampop Recognize évoque les sœurs Haden de That Dog, jouant de leurs synthés dans un immense frigidaire, Under the Sun comme Twisted Mind suggèrent, de leur beauté diaphane, la rémanence d’un sentiment amoureux arraché au domaine des possibles. A peine égratigné de déflagrations instrumentales du plus bel effet (Dark Moon), ce premier album de la Ghost Society recèle de cette infinie évidence mélodique qui tournoie encore et encore dans la nuit. Blotti que l’on est dans sa couette à regarder défiler par la fenêtre ce monde des ombres, tout se passe comme si l’hiver se dissipait, laissant flotter à dessein l’une de ses plus belles émanations. De la neige en été chantait Diabologum.

Audio

Ghost Society – Under the Sun

Vidéo

Tracklist

Ghost Society – The Back of His Hands, then the Palms (A:larm, TBA, 2010)

1. Intro
2. Better Days
3. Road
4. Falling Leaves
5. The Fool
6. Recognize
7. Twisted Mind
8. Under The Sun
9. Dark Moon
10. Isolated
11. Love Love
12. Back Of His Hands
13. Rush Hour

Écrit par: Thibault

Rate it

Commentaires d’articles (0)

Laisser une réponse

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs marqués d'un * sont obligatoires

HZ since 2007

Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous  explorions  sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !

Contact us

doner dooner

dieu vous le rendra….

0%