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action or later. Please see Debugging in WordPress for more information. (This message was added in version 6.7.0.) in /home/experime/hartzine.com/wp-includes/functions.php on line 6114Soirée d’ouverture, Caves Lechapelais, Paris, le vendredi 10 octobre Vendredi 10 octobre, le Serendip Lab ouvrait le bal de son festival pluridisciplinaire à la programmation éclectique, investissant à cette occasion les Caves Lechapelais – « 240m2 sous voûtes romanes au décor médiéval sous une hauteur de plafond de 4,5 m« , ancien haut lieu des [...]
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Soirée d’ouverture, Caves Lechapelais, Paris, le vendredi 10 octobre
Vendredi 10 octobre, le Serendip Lab ouvrait le bal de son festival pluridisciplinaire à la programmation éclectique, investissant à cette occasion les Caves Lechapelais – « 240m2 sous voûtes romanes au décor médiéval sous une hauteur de plafond de 4,5 m« , ancien haut lieu des soirées fetish, BDSM parisiennes. Avec un programme pareil, autant vous dire que l’on ne savait pas trop à quoi s’attendre… Et tant mieux, car la surprise n’en fut que plus belle.
Après plus de deux ans passés à écumer avec zèle le tourbillon des lives, sets, afters, lieux éphémères, etc., de la scène électronique parisienne, c’est inévitable, la folie s’émousse et l’excitation des premières heures n’est plus au rendez-vous. Les soirées s’enchaînent avec des noms toujours plus vendeurs, des spots toujours plus incroyables, des orgas toujours plus motivés, mais finissent également par se confondre dans la perception ingrate de l’habitude. Mêmes formules, mêmes artistes, mêmes têtes, et le sentiment de prolonger une longue fête dans laquelle on ne sait plus très bien si l’on s’amuse encore ou si l’on s’attarde par rituel et nostalgie. Attention, il n’est pas question ici de jouer les premiers accords de la symphonie du c’était mieux avant ni de se plaindre de quelque façon de la situation actuelle. Nous pouvons être fiers de ce qu’est devenue notre ville et reconnaissants vis-à -vis de ceux qui ont contribué à la forger. Seulement voilà , lorsque des orgas un peu en marge s’aventurent à brasser les règles avec talent, ils parviennent à insuffler pour quelques heures cette bouffée de je-ne-sais-quoi qui nous rappelle pourquoi nous aimons la fête en premier lieu. Le Serendip Lab, c’était un peu ça. De l’énergie, de la spontanéité, une organisation à l’arrache et une programmation improbable faisant danser ensemble des amateurs de hip-hop, d’acid house et de whatever-is-core-enough-for-
Premier bon point, l’orga. Détente au possible. Abordable. De bonne humeur. Dévouée. Le genre de staff avec lequel on prend plaisir à discuter. Deuxième bon point, le bar. 2€ la pinte ! 4€ les hards ! Des tarifs dignes d’une kermesse hard discount griffonnés à la vite sur un morceau de carton déchiré. Troisième bon point, le lieu. Une vraie cave à l’ancienne, pendue au bout d’un escalier profond, avec de jolies arcades et un plafond assez haut pour ne jamais avoir l’impression d’étouffer. Quatrième bon point, l’ambiance. Un public vraiment hétérogène, ouvert et motivé, alternant la danse, l’écoute attentive et les parties d’un obscur jeu de fête foraine nocturne taïwanais, ramené pour l’occasion par l’artiste japonais Yuichi Kishino. Enfin, dernier bon point, la musique. Avec ses trente-deux ans de métier, sa grande gentillesse et une humilité désarmante au regard de ses faits d’armes, Dee Nasty nous a offert un set old school fiévreux qui a fait rouler la sueur sur plus d’un front. Un instant suspendu dans les mailles du vrai hip-hop – esquisse de la folie qu’ont dû être les premières blocks parties des terrains vagues de La Chapelle. Voiron, une fois encore, a retourné la salle avec l’un des meilleurs lives acid techno de la capitale (et toujours en sautillant comme un cabri derrière ses machines).
Evidemment, avec une programmation aussi éclectique, difficile d’être aussi enthousiaste pour tout le monde, mais franchement, cette fraîcheur, cette spontanéité, et cette atmosphère détendue, avant la musique, c’est ça la réussite du Serendip. Après m’être fait retourner le cerveau par Bitchin Bajas au Petit Bain, je dois bien avouer que je m’attendais à errer vers 4h aux alentours de la Place de Clichy en me disant qu’il y en a marre des soirées et qu’il est temps pour moi de passer à autre chose. Manqué. Manqué sur toute la ligne.
Merci à toute l’équipe du festival et au personnel des Caves. Les batteries sont rechargées pour quelques mois encore. Histoire de voir s’il n’y a pas d’autres petites perles d’humilité égarées dans les recoins de la capitale.
Alexis Beaulieu
Photos © Renardo Crew
Concerts et rencontre sur l’underground 70’s et 80’s, Cirque Electrique, Paris, le mercredi 15 octobre
Première vraie fraîcheur dâ€automne, Porte des Lilas : il faut vraiment savoir ce que lâ€
on veut pour se rendre à cette soirée de lâ€
improbable et judicieux Serendip Festival. On croyait quâ€
il sâ€
agissait du Cirque Électrique, mais lâ€
action se déroule dans une autre petite salle adjacente dont on devine par la présence dâ€
une chaudière dissimulée derrière une planche quâ€
il sâ€
agit dâ€
une ancienne cuisine. Le contexte est donc idéal pour ce troisième volet du festival, consacré à « lâ€
underground 70’s et 80’s ».
Pour les 70’s, on retrouve le sage Dominique Grimaud qui a circulé dans plusieurs formations françaises à la postérité obscure mais tenace, puis, par la suite, documenté ce passé musical hexagonal chez Le Mot et le Reste, entre autres. Il en connaît plus quâ€un rayon, et déroule mille anecdotes loufoques, documents dâ€
époque à lâ€
appui, comme ce premier press release de Virgin France édité à la machine dans une boulangerie – à lâ€
époque où un groupe dâ€
anarchistes marseillais, Barricade, avait tenté de signer chez eux. Il monte ensuite sur scène pour incarner, avec un autre membre original, une version très différente de Camizole, autre vieille légende du free rock/improv à la française, qui sonnait à lâ€
époque comme Captain Beefheart ou Amon Düül 1 un très sale jour. Il sâ€
agit aujourdâ€
hui dâ€
une formule totalement électronique, avec moult synthés, pédales, samplers et bécanes analogiques, et la surprise est totale – bien que Grimaud ait déjà tâtonné dans lâ€
électronique dans les 80’s dans dâ€
autres formations. Là où lâ€
on aurait pu craindre une performance de synth-music pompière façon Klaus Schulze reborn, le duo nous sert deux pièces aux formes libres et vivantes, et attaque le givre synthétique sous tous ses angles. Drones, arpèges, nÅ“uds de distorsions et aussi quelques beats défilent et créent une mouvement physique volontiers déboussolant. On réalise alors que ce quâ€
on entend pourrait parfaitement se retrouver sur nâ€
importe quel tape label contemporain qui se respecte, voire sur une des sorties les plus expés de LIES.
Pour le deuxième acte 80’s, ADN ‘Krystall donne dans un registre plus light. On connaît ce one-man-band pour un LP en 82 resté culte et revisité par quelques compilations de minimal wave dans les années 2000, et on se souvient de cette électropop primaire mais bizarre. Son incarnation contemporaine relève surtout de la bonne blague : boîte a rythme bloquée sur le même rythme, arrangements répétitifs, paroles régressives dans un foutoir français/anglais/allemand pas toujours drôle mais finalement attachant, et curieusement ça marche pour ce que câ€est – de lâ€
électro pop vintage, bête et pas si méchante. Mais le vrai héros de cette fin de soirée, câ€
est le public : jeune, inapproprié, drôle, motivé plus que de raison, il donne lieu à un spectacle incongru, où des jeunes filles se bousculent alors quâ€
on est moins de 40 et où des jeunes garçons se roulent parterre torse-nu. Une vraie soirée Serendip, en somme.
Thomas Corlin
]]>En 2012, lorsque nous avons interviewé Matthew Samways pour la première fois à propos de son label Electric Voice Records qui sortait alors sa première compilation (lire), l’angelot avait à peine dix-neuf ans. De quoi filer des rides à n’importe quel clampin du milieu. Aujourd’hui, le résident de Halifax, en Nouvelle-Écosse canadienne, en [...]
]]>En 2012, lorsque nous avons interviewé Matthew Samways pour la première fois à propos de son label Electric Voice Records qui sortait alors sa première compilation (lire), l’angelot avait à peine dix-neuf ans. De quoi filer des rides à n’importe quel clampin du milieu. Aujourd’hui, le résident de Halifax, en Nouvelle-Écosse canadienne, en tape trois de plus au compteur et parle déjà comme un vétéran ayant avalé d’une traite son adolescence, entre mise sur pied d’un label dénombrant de sérieuses références - Automelodi, Martial Canterel, Xeno & Oaklander, Új Látásmód Fúzió ou ADN’ Ckrystall -, projets musicaux personnels et lutte erratique contre une lancinante dépression. La précocité a certes souvent un prix, mais Matthew a de la ressource, en témoignent les parutions alignées en 2014 avec la sortie physique – longtemps repoussée, suite à un souci avec une usine de pressage US - du LP Surlendemains Acides d’Automelodi (lire) et les trois compilations cassettes, instiguées avec l’aide de Sean Mcbride, Sand Beach, Railroads In Juxtaposition et l’ultime Cliff Dwellings - avec au tracklisting, entres autres, Silent Servant, Femminielli Noir, Soft Metals et Cosmetics – s’inscrivant toutes trois dans le cadre des dénommées Topographic Symbols Editions. A l’heure de souffler sa cinquième bougie et au moment où Electric Voice Records annonce – sans rien révéler de tangible – des collaborations avec Dirty Beaches et Tropic of Cancer, Matthew a préféré botter en touche tout en nous parlant de ce qui lui tient avant toute chose à cÅ“ur, à savoir de son prochain LP à paraître en son nom propre, Litany Against Fear. En prime, il nous a offert une mixtape à écouter et télécharger ci-après.
Cinq ans après les débuts du label, vous préparez une troisième compilation. Pourriez-vous nous en dire plus à ce sujet ? Est-ce-quâ€elle témoignera de lâ€
orientation esthétique actuelle du label ?
Five years after the beginning of the label, you prepare a third compilation. Can you tell us more about it? Does she it testify of the current esthetic orientation of the label?
Jâ€ai décidé de ne pas divulguer dâ€
informations sur la sortie jusquâ€
à ce quâ€
elle se concrétise. Jâ€
ai été confronté à beaucoup dâ€
obstacles ces deux dernières années, en particulier avec le label, et mes ambitions peuvent sembler polarisées. Jâ€
apprécie le procédé dâ€
élaboration de ces compilations et jâ€
ai rencontré des personnes formidables tout au long de ces processus, professionnellement et personnellement. Chaque auditeur, ou devrais-je dire consommateur, a une vue subjective de lâ€
orientation du label. Une certaine valeur esthétique sâ€
est développée en parallèle avec mon art personnel et ma pratique musicale qui se reflète sur le label et est également imposée par les artistes avec lesquels jâ€
ai choisi de travailler. Je ne crois pas vraiment que le label puisse exister dans toute sa pureté et sa sincérité étant donné que nos sorties et nos médiums sont éclipsés par la culture musicale contemporaine et notre démographie. Peut-être aussi que mon isolement et le fait que jâ€
habite dans un endroit retiré contribuent à lâ€
image et à la représentation dâ€
EV.
I am choosing to withhold any information about the release until it has materialized. I have dealt with many obstacles over the last couple years, especially with the label and my ambitions can feel polarized. I do enjoy the process of curating these compilations and have met some magnificent people throughout these processes, professionally and on a personal level. The orientation of the label is subjective to the listener or shall I say consumer. A certain aesthetic value has developed abreast with my own art and musical practice that is reflected in the label and is otherwise enforced by the artists†in which I have chosen to work with. I do not really believe the label can exist purely and genuinely, as the releases and the mediums we choose are obscured by contemporary music culture and our demographic. Perhaps also the isolation and my remote location contribute to the output and representation of EV.
Comment juges-tu lâ€expérience dâ€
EVR après coup ?
How do you judge afterward the EVR experience?
Avec le recul, je nâ€aurai pas commencé le label à un si jeune âge. Ceci étant dit, lâ€
univers a ses propres lois et il y a une raison à lâ€
existence dâ€
Electric Voice dans ma vie. Historiquement, éventuellement sous un autre nom ou sans association avec une niche musicale particulière, le label aurait existé sous une autre forme. Jâ€
ai lâ€
impression que mon besoin de créer et de participer de cette façon à ces communautés musicales est intenable. Il est facile de se sentir désabusé face à soi-même et à ses actions, mais le défi qui consiste à surmonter ça peut déclencher lâ€
enthousiasme à travers cette expérience.
In hindsight, I would not have begun the label at such a young age. This said, the universe is working its ways and there is a reason Electric Voice exists in my life. Historically, perhaps under a different moniker or without any association to a particular niche, the label would have materialized in another way. I feel my urge to create and to contribute to these musical communities in such a manor is untenable. It is simple to feel disenchanted with ones being and ones doing but the challenge behind overcoming this can often spark enthusiasm with this experience.
Est-ce-que ce rapport te donne des clefs et des perspectives pour le futur ?
Does this report give you keys and perspectives for future?
Effectivement, je me suis découvert plus exigeant et impatient avec les résultats du label. Je suis actuellement en train de travailler sur une proposition de financement qui nous installerait pour les cinq prochaines années mais je ne suis pas pressé. Jâ€ai aussi lâ€
intention dâ€
être un peu plus sélectif avec les gens avec lesquels je travaille, dâ€
amener et de travailler de façon plus rapprochée avec des amis. Câ€
est simplement plus agréable de cette manière.
Indeed, I have found myself to be rather over extensive and impatient with the labels output. I am currently working on a proposal for funding that would set us up for the next five years and I do not feel rushed to do so. I also intend on being slightly more selective with whom I work with, and bringing it in and working closer to friends. It is simply more enjoyable this way.
Tu tâ€es rapproché dâ€
artistes comme X&O. Quelles ont été les rencontres fondamentales durant cette période de ta vie ?
You got closer to artists as X&O and Automelodi. What were the fundamental meetings during this period of your life?
Avant tout, je suis devenu très ami avec Sean Mcbride de Xeno & Oaklander, qui est aussi le cerveau derrière Martial Canterel. Musicalement, lâ€impact que MC a eu sur ma vie de la fin de mon adolescence et aux débuts de ma vie dâ€
adulte est très puissant et est responsable de certains de mes principes. Cette période semblait en effet excitante puisque jâ€
étais dans un état dâ€
esprit clair et stable et que jâ€
étais capable de mettre en valeur ces artistes. Câ€
était aussi une période transitoire dans ma vie personnelle où ma dépression semblait en quelque sorte être en paix. Jâ€
ai depuis compris quâ€
on ne peut empêcher nos propres démons dâ€
exister mais que lâ€
on peut seulement les mettre au repos et ne plus les nourrir.
Moreover, I became very close friends with Sean Mcbride of Xeno & Oaklander, who is also the intelligence behind Martial Canterel. Musically, the impact that MC has had on my life throughout my late teens and early adult life is rather potent and accountable for certain formalities. This time did indeed seem exciting as I was in a clear and stable place mentally and was able to provide an avenue for said artistsâ€. It was also a very transitional period in my personal life where my debilitating depression seemed at some sort of peace. Iâ€
ve since come to learn that ones own demons cannot refrain from existing, yet can only be put to rest and left unfed.
Tu as annoncé de futures collaborations avec Dirty Beaches et Tropic Of Cancer. Que peut-on attendre dâ€EVR dans les prochains mois ?
You announce future collaborations with Dirty Beaches and Tropic Of Cancer. For what do we have to expect from EVR in the next months?
Comme mentionné précédemment, actuellement il apparaît inconfortable et imprudent dâ€annoncer des sorties avant leur concrétisation. De mon expérience, un enregistrement peut prendre forme en plusieurs mois ou même une année. Il mâ€
apparaît impossible de percevoir où nous en sommes, les choses sont en effet très volatiles. Jâ€
attends le jour où nous serons satisfaits de nous et où je nâ€
aurai plus à jeûner ou à me placer dans cet état mental anxieux nécessaire au maintien de la “hypeâ€. Jusquâ€
à que je sois à l’aise avec ça, je souhaite rester évasif tant quâ€
il reste des points indécis.
As aforementioned, at this point it seems impractical and imprudent to slate releases until the final materialization. In my experience, a record can come together in the matter of a few months or the matter of a year. It seems unpredictable for me to foresee where we will stand as all is volatile. I hope for a day where we are self sustaining and I do not have to starve or put myself in this fragile, stress ridden mental state in order to maintain “hypeâ€. Until I am comfortable with this thing, I hope to keep as much elusive until there are no variables.
Est-ce que le synthé minimal est le plus court chemin à travers la scène techno industrielle ?
Is the minimal-synth the shortest way towards the techno industrial scene?
Je suis sceptique au sujet de la scène techno industrielle mais cela semble faire sens que des artistes utilisent ces termes pour définir la musique.
I am unsure of the techno industrial scene but it seems to make sense that artists†are using these sister terms in classing music.
Quels sont tes projets musicaux personnel ? EVR les influence-t-ils ?
Individually, what are your musical projects? Did EVR influence them?
Actuellement, je me focalise sur moi-même et je suis juste en train de finaliser mon premier disque sous mon vrai nom, Matthew Samways. Il ne peut se rattacher véritablement à aucun genre et je pense que cette influence vient en partie dâ€EVR. Le LP contient six compositions personnelles avec des additions et des collaborations avec Camella Lobo de Tropic Of Cancer pour les voix, Dave Ewenson au saxophone et Solomon Vromans au violoncelle et à la flûte. Jâ€
ai tout enregistré moi-même et mixé avec mon talentueux pote Ben Brennan. Quelques uns des enregistrements sont sur le feu depuis plus de deux ans et demi et un certain nombre de pistes ont été enregistrées sur le site historique dâ€
Halifax où le centre Khyber pour les Arts fut hébergé pendant des années. Jâ€
ai pu enregistrer des sons de pièces caverneuses ainsi que des échos naturels dans les immenses salles de bal où jâ€
ai passé nombre de nuits solitaires. Le LP a pour titre Litany Against Fear et signifie quelque chose de très important pour moi. Je suis impatient de partager les informations sur la sortie quand le moment sera venu. Il représente une période très sombre et solitaire de ma vie.
Currently I am focusing inward, and have just begun the final stages of completing my first record under my birth given name, Matthew Samways. It is very much non-genre specific and I think that influence partly comes from EV. The LP features 6 compositions of my own, with additions and collaborations with Camella Lobo of Tropic of Cancer on vocals, Dave Ewenson on Saxophone and Solomon Vromans on Cello and Flute. Everything was recorded by me and is being mixed by my talented friend Ben Brennan and I. Some of the recordings span from the last 2.5 years and a number of the tracks were recorded in the historical Halifax property, where the Khyber Center for Arts was housed for many years. I was able to capture some cavernous room sounds and natural reverberations in these massive ballrooms, where I spent countless nights by myself. The LP is titled Litany Against Fear and has come to mean a great deal to me, I look forward to sharing the release details when the time is appropriate. It represents a very dark and solidary time in my life.
Traduction : Marie-Eva Marcouyeux
01. Mickey Hart, Henry Wolff & Nancy Hennings – Field of Souls
02. Charlie Haden – Wayfaring Stranger
03. Broken Tables – Image of You
04. Staccato Du Mal – Life Do Us Part
05. Silent Servant – Still Life
06. World of Skin – 1000 Years
07. Dirty Beaches – Xinhai Tunnel
08. Die Gesunden – Sometimes
09. Martial Canterel – Parapraxis
10. Fioritura – Lacrima Profundis
11. Marie Davidson – L’Espoir est mon sentiment le plus noir
V.A. -Â Cliff Dwellings. (Electric Voice Records, 17 juin 2014)
01. Martial Canterel – Sad Romance
02. Silent Servant – Still Life
03. Femminielli Noir – Nein Danke
04. Nacht Leiche – Untitled
05. Automelodi – Lendemain acide no2
06. Soft Metals – Hyperloop
07. Cosmetics – Cry Baby
08. Echo West – John is the Last
Si le label canadien Electric Voice Records (EVR) avait, l’année passée, déjà fait montre de son art abouti de la compilation avec un premier volume résolument situé sur le terrain de la prescription (lire) – passant au tamis la création pop contemporaine pour n’en garder que les joyaux à l’épure synthétique, juxtaposant la [...]
]]>Si le label canadien Electric Voice Records (EVR) avait, l’année passée, déjà fait montre de son art abouti de la compilation avec un premier volume résolument situé sur le terrain de la prescription (lire) – passant au tamis la création pop contemporaine pour n’en garder que les joyaux à l’épure synthétique, juxtaposant la jeunesse fauve de The KVB, Chevalier Avant Garde, Femminielli, HTKR ou Soft Metals à l’expérience sereine des monstres sacrés du genre que sont Ariel Pink, R. Stevie Moore et Jeff & Jane Hudson – le second, à paraître le premier avril prochain, confine à la perfection dans l’exercice, combinant à la fois cohérence stylistique et pertinence historique. Car dans les dix morceaux agencés selon une direction artistique partagée entre Matthew Samways, instigateur d’EVR, et Juan Mendez - partie prenante, via Silent Servant, de l’indescriptible collectif techno Sandwell District -, et outre Tropic of Cancer dont ce-dernier fut aux prémices et dont Camella Lobo est désormais l’unique dépositaire, seuls les deux échappés de l’écurie Weird Records, Martial Canterel – moitié de Xeno & Oaklander et thuriféraire incontesté des technologies analogiques (lire) – et Frank (Just Frank) - interviewé début 2011 (lire) et dont on ne sait toujours pas quoi penser sinon une vague impression de malaise - possèdent une discographie initiée dans les décombres des années 2000. Les sept autres signatures sillonnant ce recueil concourent à une radiographie autrement plus sombre que celle présidant à la précédente compilation du label, s’attachant à sonder trois décennies de musiques industrielles et de minimalisme électronique aujourd’hui encore fouillées et non exhumées par d’éminents labels tels que Minimal Wave, Desire Records ou Dark Entries.
Un lien subtil entre les générations se dessine, entre legs testamentaire et adoubement filial, et ce n’est pas un hasard si l’inénarrable Genesis P-Orridge ouvre avec son projet Thee Majesty, vrillant spoken word dans les nimbes indus, ce nébuleux panorama des déserts gris et urbains ici cartographié. Débuté en 1998 sur les cendres de Splinter Test, une fois les pages Throbbing Gristle puis Psychic TV définitivement tournées, Thee Majesty fut l’occasion pour P-Orridge d’innombrables collaborations et performances – dont une à Stockholm en présence de Michael Gira (Swans) – accouchant d’une éparse discographie dont Vitruvian Pan (2007) reste l’ultime pierre à l’édifice. Real Eyes creuse d’entrée une brèche mélancolique et tourmentée dans laquelle Martial Canterel s’engouffre avec Who Will Remain, saignant à blanc ses claviers dans un tumulte de beats sursaturés. Le Toulousain Érick Moncollin et son émanation faussement teutonne ADN Ckrystall donnent ici le change avec Der Stasi Palace à leur magistral premier album - Jazz’ Mad, paru en 1982 et récemment réédité – télescopant new-wave hexagonale et kosmiche berlinoise, de Manual Gottsching à Klaus Schulze. Idoine pour introduire les effluves cold et vespérales de Martin Dupont, trio marseillais qui, à l’image des Franciliens de Trop Tard, est aussi culte (à raison) pour certains que mésestimés (à tort) pour le plus grand nombre. Difficile de comprendre comment Bit of Smile a pu traverser le temps sans être éventé par quiconque tant la mélodie déployée sur celle-ci illustre le paradigme new-wave d’alors : l’artificialité des machines contrecarrée de vocalises pénétrantes. Obscurci d’un épais voile vaporeux par Fall Apart de Tropic of Cancer, telle une infinie caresse lacrymale, la première face de la compilation se termine là où ne débute pas la seconde avec Traversez le Pont des Franco-Américains de Frank (Just Frank). D’un doux pessimisme susurré à la vindicte pastiche, mais bien troussée, il n’y a qu’un pas, que les New-Yorkais d’Ike Yard – auteurs en 1982 d’un fondamental LP éponyme sur Factory, réédité depuis par Desire – ne franchissent pas, exsudant à travers Elysians, telle une marque de fabrique aussi tenace que non usurpée, un calme inquiet et texturé, beauté froide d’une mégalopole au crépuscule. Ce avec quoi tranche littéralement l’intempérance des Belges de Vita Noctis, qui, faisant fi du spleen de leur Vilvoorde natal, envoient paître sur Serial Killer – et sur la globalité d’une discographie rééditée conjointement par Minimal Maximal et Dark Entries via la compilation Against the Rule – un certain maniérisme propre au genre, entre disco blême et déflagrations synth-punk. Nine Circles, duo de Cologne sortant d’un mutisme de vingt-cinq années en 2012 avec The Early Days (Genetic Music), glisse probablement le plus poignant des témoignages avec Mercy résonnant telle une ode poétique et atmosphérique à la vacuité d’un monde post-industriel et déshumanisé. Ode dont le Hollandais Danny Bosten, Å“uvrant sous le patronyme de Das Ding, prolonge instrumentalement la portée avec End Credits Roll, longue symphonie pour synthétiseurs tristes.
Faisant échos aux deux compilations Minimal Wave (lire), mais aussi au travail de réédition de l’ensemble des labels précités, cette compilation EVR II met en perspective une histoire du minimalisme électronique et de la musique industrielle – écrite au présent par son instigateur (lire) et non contenue dans l’historiographie « officielle » établie par Simon Reynolds – à un goût contemporain devenu immodéré pour ces oiseaux noctambules. Et l’interrogation se formule d’elle-même. Pourquoi observe-t-on un tel attrait pour la musique d’alors et pour leurs succédanés d’aujourd’hui, de Led Er Est à Frank Alpine, en passant par Xeno & Oaklander et ce sans parler des pantomimes commerciaux ? Sans doute un signe des temps où lâ€esthétisme morbide n’est pas simplement morbide, mais proche d’une réalité morbide. Le gris des jours n’a pas fini de déteindre sur nos goûts.
Navigations Volume I de Martial Canterel est d’ores et déjà annoncée par EVR comme la prochaine sortie du label en hommage aux dix ans dâ€existence du projet Sean McBride. Elle sera suivie par deux autres volumes, comprenant démos et inédits.
Photo : Martial Canterel is Sean McBride by Alex Gaidouk.
V.A. – Electric Voice II (EVR, 1er avril 2013)
A1. Thee Majesty – Real Eyes
A2. Martial Canterel – Who Will Remain
A3. ADN†Ckrystall – Der Stasi Palace
A4. Martin Dupont – Bit of Smile
A5. Tropic of Cancer – Fall Apart
B1. Frank (Just Frank) – Traversez le Pont
B2. Ike Yard – Elysians
B3. Vita Noctis – Serial Killer
B4. Nine Circles – Mercy
B5. Das Ding – End Credits Roll