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À l’ouest, rien de nouveau, ça s’agite toujours du côté de San Francisco. Sur le label de Dwyer pour être plus précis, sur lequel est sorti discrètement Impulses, livraison à flux tendu d’un son rudimentaire, condensé fast furious de punk et de noise à écouter très fort. Mère patrie de la fuzz, voie royale vers une carrière expédiée à tout blinde, Synthetic ID s’écarte du gratin garage californien et fait office de cadet têtu empêtré dans une rébellion un poil plus agressive, au moins plus radicale. Et la suite confirme toute l’étendue de toute leur excellente indiscipline, disséquée mais vivante à balle.
On a eu beau chercher, nichts, nada, rien sur un probable élément de biographie. Aucune information ne semble avoir filtré depuis le premier EP éponyme sorti à l’hiver 2012. Les radars affichent quatre membres actifs, Jake Dudley, Nic Lang, Paul Lucich et Will Litton, et c’est tout. Deux autres efforts ont suivi, Apertures et Escapement, avant de se réfugier dans le giron de Castle Face Records. Malin choix puisque l’énergie pleine de déglingue qu’envoie cet album n’est pas sans rappeler les précieux Coachwhips qui n’étaient que précipitation, cohue et désordre – le tout balancé sur un mode disruptif bien réjouissant, fidèles à leur réputation scénique.
Là , si le court-circuit vivant Synthetic ID transpire aussi l’urgence, précisons qu’il acclimate plutôt à des tensions froides, distanciées. Ils sont la synthèse parfaite entre l’intransigeance d’un Steve Albini période Shellac et tee-shirts merdiques et la tension décharnée du post-punk présente sur Silhouettes par exemple. The Caged Brain est l’immense pièce du disque avec sa guitare épileptique qui signe à n’en pas douter l’ADN d’une musique névrose en crise pré-dégénérescence. Comme A False Awakening qui titille de ses petites piques aiguës et bien senties. I See Patterns replace le groupe sur la carte West Coast et laisse exploser la braille violente du groupe quand Note For Note joue serré et frontal. La batterie frappe le rythme effréné d’une transe qui n’est pas prête de s’achever, puisant la source là où les frustrations de ce monde sont, dégueulée d’un mouvement instinctif et virulent. On est loin de Nuit Debout, les gars.
Synthetic ID – Impulses (Castle Face Records, 22 avril 2016)
01. Blind Spots
02. The Shape Is Drawn
03. The Caged Brain
04. Replacement Parts
05. A False Awakening
06. Note For Note
07. Is The Day Done
08. Ciphers
09. Changing Frequencies
10. Silhouettes
11. Forced Exhalations
12. An Interpose
13. I See Patterns
Écrit par: Louise Bonnard
Castle Face Records Impulses Synthetic ID
Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous explorions sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !
dieu vous le rendra….
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