Les années 90, ce sont les conséquences de la chute du mur de Berlin, le nouvel ordre mondial, les prémisses d’internet et l’avènement des biotechnologies, soit précisément les bases du monde dépressif dans lequel nous vivotons, l’âme en peine. C’est aussi, comme bande-son, les raves, la techno, le grunge, le nu-métal, la brit-pop et l’âge d’or du hip-hop. Là encore, difficile en 2014 de s’en départir radicalement et c’est ainsi que le jeune label parisien, par ailleurs organisateur de concerts, Gone with the Weed décide de rendre hommage à cette décennie par le bais d’une compilation de reprises à paraître très prochainement. Au sein d’un copieux tracklisting figure Saintes – projet emmanché par Anne-Sophie Le Creurer et auteur l’année passée d’une remarquée cassette sur Crash Symbols, Horizontal/Vertical (lire) – avec une reprise éviscérée et désabusée du Baby One More Time de Britney Spears. Comme si restituer la légèreté d’antan ne pouvait se faire que dans la brume d’un lendemain de cuite et dans l’épure musicale à la fois désespérée et belle, aussi bien dans sa diction que dans son affliction. Cela fait trente ans que la jeunesse n’a plus de futur et c’est à cette aune que Scribe, un jeune poète nantais, livre une version imagée de cette dernière avec la participation de Zahir Hanaizi, champion de France de roller, entre divagations noctambules et course-poursuite fantasmagorique. Un dialogue fécond, la fragilité, l’équilibrisme et l’étrange s’immisçant si bien dans la musique de Saintes, et que suggère ici Scribe, par ailleurs scénariste et casteur du prochain film de Larry Clark, The Smell of Us, prévu pour novembre et narrant la déshérence de skaters parisiens (voir). Un thème cher à un réalisateur révélé au grand public avec Kids… dans les années 90.
On connaissait la Plage de Glazart (lire), on a courbé l'échine lors des énormes soirées Signal - la résidence techno du lieu qui a connu sept éditions toutes aussi gargantuesques au niveau de l'ambiance que délectables s'agissant des plateaux proposés alliant sélectivité, nouvelles têtes et artistes confirmés - on piaille d'impatience à l'idée d'un festival du même nom sur quatre jours, du 11 au 14 juillet, proposé conjointement par Glazart, […]
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