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Au commencement, un cri. Un cri de fauve. Prurient construit une tension. Une voix surgit d’abîmes synthétiques. Une date est donnée, une température. L’ambiance est posée : résolument sombre. Dès le deuxième morceau, la noirceur se confirme, plongeant violemment l’auditeur dans un gouffre death-wave. Un gouffre qui ménage quelques rares promontoires propices à de brûlantes confidences nocturnes. Avant de nous faire retomber à nouveau, d’une trajectoire abrupte, pressé par des éructations orageuses. Trépidante, insidieusement malsaine, cette descente dans la chaleur des bas-fonds brille d’une étonnante abnégation. Jamais il n’est donné de voir la lumière de la surface et les ombres du précipice se révèlent être d’angoissants miroirs. De suaves et inquiétants secrets suent le coeur d’une psyché en chute libre, désespérément condamnée à une dangereuse accélération vers des recoins inexplorés. Quand la chute se ralentit, c’est pour faire face à des murmures humides glissant douloureusement sur des parois accidentées. Murmures en forme d’inexorable poison détruisant les fragiles et précieux souvenirs d’une vie antérieure avec la sourde intensité d’un torrent déchaîné. Pourtant ce Sugar Cane Chapel, ultime transmission souterraine, semble subtilement suggérer une accalmie, aussi fantômatique soit-elle. Comme si ces neuf morceaux n’étaient que les fiévreuses séquences de tourments intérieurs dont on essayerait de se persuader qu’ils ne peuvent durer. Le vide se devant de rencontrer son opposé. Une chose est sûre : avec Bermuda Drain, l’hyper prolifique Prurient – qui officie également dans le groupe Cold Cave et gère le label Hospital Productions –  file un disque à la fois radical et ouvert à de nouveaux publics. Un disque dont la substance subversive a les effets de puissants vertiges.
Prurient – Bermuda Drain (2011, Hydra Head)
1. Many Jewels Surround The Crown
2. A Meal Can Be Made
3. Bermuda Drain
4. Watch Silently
5. Palm Tree Corpse
6. There Are Still Secrets
7. Let’s Make A Slave
8. Myth Of Sex
9. Sugar Cane Chapel
Écrit par: Max Dembo
Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous explorions sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !
dieu vous le rendra….
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