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Panorama musical : Bordeaux (1/2)

today28/08/2014 123

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Bootleg Bordeaux

La refonte de la carte des régions n’est pas vraiment une préoccupation des musiciens. Pourtant, quoi qu’on en dise, en France comme ailleurs, il y a une sorte de terreau étrange qui pousse parfois dans certaines villes. Par vague, on entend parler de coins plus ou moins reculés d’où l’on voit émerger toute une génération de groupes, de projets. Certains terreaux produisent longtemps, certains s’essoufflent. Mais pêle-mêle et en en oubliant énormément, on peut se dire qu’on a entendu parler de Reims, de Lyon, de Saint-Jean-de-Luz, de Strasbourg ou de Metz, de Dijon ou de Lille, de Bordeaux ou de Nantes, de Poitiers ou de Saintes. Ça tient sans doute à un moment précis dans une ville, une sorte d’esprit qui rassemble un ensemble de facteurs et de présences – des gens sont là, et une ville, sans s’en rendre compte ou au contraire en poussant la création, permet de voir émerger des groupes, des lieux, une dynamique.

Cette année, j’ai vécu dans quelques unes de ces villes : Nantes, Bordeaux, Nice…

À chaque fois, j’ai fait des concerts, vu des lieux, rencontré des groupes, découvert des initiatives. De Nantes, j’avais une image idyllique, pleine de vitalité. Et puis j’y ai vu un concert de Ventre de Biche s’arrêtant à 22h pile en plein centre-ville ; j’ai parcouru l’île de Nantes en ayant l’impression désagréable d’un parc d’attraction culturel. Ça tient sans doute à une politique culturelle très active et orientée vers un accompagnement de tous les projets qui semblent rencontrer un public plus ou moins grand. La ville, on peut lui reconnaître, est toujours inventive ou aux aguets dans de domaine. Néanmoins, bizarrement, c’était un peu aux franges de ce système municipal que j’ai vu les trucs qui m’ont le plus intéressé : rencontrer CÂBLE, faire le Soy Festival, atterrir aux Ateliers de Bitche, à la Barricade ou au Blockhaus DY10 ont été sans doute plus agréable pour moi à ce moment-là,que d’aller voir un concert à Stéréolux ou de visiter l’énième friche en réhabilitation.

La ville qui m’a étrangement marqué, c’est Bordeaux.

Et pourtant, depuis quelques mois déjà, tout semble changer. J’y ai passé des soirées au Bootleg ou à l’Iboat, deux lieux qui ont temporairement fermé. Le Bootleg, pourtant, était un lieu assez essentiel dans les musiques électroniques en France, avec une programmation pointue dans une ambiance mélangée, une sorte d’utopie dans un ancien garage. J’ai aussi arpenté quelques bars où se produisent parfois des choses vraiment bien ; certains ont déjà fermés depuis. Reste le Wunderbar, le Café Pompier, la Pharmacie de Garde, le Novo Local ou l’historique Hérétic, et j’en oublie sans doute pas mal.

Ce qui est intéressant à Bordeaux, c’est que longtemps la ville a eu culturellement vingt ans de retard, une absence flagrante de lieux dédiés à certaines esthétiques, une absence de SMAC aussi, quand bien même avec SIGMA, la ville a été d’une certaine façon à la pointe de certaines esthétiques pendant près de vingt ans.

Depuis, elle a suivi le chemin classique de toutes les grandes villes de France et a installé ses SMAC hors du centre-ville. Cette drôle d’hérésie qui veut cantonner la culture bruyante aux quartiers sinistres dont parlait Gilles Ivain dans son Formulaire pour un urbanisme nouveau.

Bordeaux ayant pour ambition de devenir une cité d’un million d’habitants, c’est aussi une ville en plein changement : en deux ans, certaines zones sont devenues des quartiers d’habitation, quand bien même elles étaient encore des friches ou des déserts il y a quelques mois. On imagine déjà que ça posera quelques soucis à l’implantation de certains lieux aux Bassins à Flot – les Vivres de l’art et l’Iboat notamment. On peut d’ailleurs s’étonner que l’Iboat subisse une fermeture administrative à l’heure des premières livraisons d’appartements dans le quartier et du développement de la rive droite, via des infrastructures culturelles et des projets de lieux de résidence. On peut également s’étonner que le Bootleg ait fermé la semaine précédant les élections municipales – précisons que c’était encore un des rares clubs en centre-ville de Bordeaux.

Cette ambiance assez étrange a pourtant pour résultat une scène extrêmement dynamique et variée : tout le monde connaît maintenant J.C. Sàtan ou Strasbourg, sans parler des groupes historiques de la ville. J’ai voulu rencontrer un certain nombre de groupes, que j’ai pu voir en concert ou non, mais qui me semblaient refléter un certain esprit de la ville. Un esprit aussi beaucoup moins genré rock que par le passé.

Ce petit tour d’horizon très subjectif commence Cours de la Marne avec Haydée. C’est à deux pas de la gare, ça tombe bien. En plus, quand on remonte le Cours de la Marne, on tombe sur plein de sex shops hyper glauques, ce qui colle assez bien avec la musique des deux membres du groupe.

Aurèle NOURISSON

Entretien Haydée

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C’est quoi Haydée ? Vous semblez assez mystérieux sous vos visuels tumblr/vaporwave/3D cheap.

Haydée, c’est deux personnages qui font de la musique sans se presser. Les visuels, ce sont des éléments de langage qui nous intéressent autant que la musique, ça va ensemble pour nous je crois. Après on essaye d’utiliser différentes sortes de visuels, autant des trucs 3D cheaposs que des trucs un peu moins vulgoss, ça dépend des saisons.

Comment se pense votre son ? On a l’impression de productions qui sont essentiellement produites sur un signal médium.

En effet, on aime bien ces sonorités, médium/sub étouffé. On utilise pas mal de matos cassette qui donne un peu ce son. Et en plus, on n’est pas très bon en mixage !

Dans votre musique, il y a quelque chose d’une atmosphère de série B ou de cinéma un peu dégueulasse, non ? Quoi qu’on peut aussi penser à une bande-son de David Lynch ou à une vidéo de Peter Tscherkassky. Un truc entre zombie et lumières étranges.

Oui, je crois que je vois ce que tu veux dire, surtout sur Coming Insurrection, il peut y avoir un petit côté zombie. Et comme tu le dis, le côté sensation visuelle nous intéresse… donc c’est pas que le cinéma, les images en général nous fascinent forcément un peu. La lumière aussi d’ailleurs. C’est un truc qui est hyper présent pour nous, peut-être autant que la musique. En ce moment on est en train de bosser sur une sorte de B.O. de film et ça nous excite pas mal !

Vous revendiquez une sorte de parcours entre techno et musique plus expérimentale ? Il y a quelque chose d’assez sériel ou concret dans vos productions, et en même temps une texture sonore très singulière. Comment vous travaillez cette texture et d’où vient-elle ?

C’est pas forcément une question de techno VS musique expérimentale, c’est juste qu’on a trouvé assez vite à la techno des limites, finalement. On veut surtout pas s’enfermer dans un genre et en ce moment on n’a plus trop envie de produire de la musique de club. C’est sûrement parce qu’on en écoute de moins en moins. C’est nos potes qui font notre culture musicale et ils n’en n’écoutent plus ! On s’est lassé en fait, même si on ne renie pas du tout ce genre, on y a vu trop de limites trop vite. En plus c’est trop masculin comme délire. Ça nous fait penser aux supermarchés et ça nous effraie.

Il y a aussi presque quelque chose d’assez genré performance dans votre travail, non ? Si on se promène sur votre site il y a des vidéos très courtes avec des flashes et des images ralenties, ça fait partie d’un même ensemble de travail ?

On ne fait pas que de la musique, on a aussi tous les deux une production plastique et on ne fait pas trop de distinction entre les deux. On fait des ponts entre les deux donc c’est forcément visible, j’imagine.

Vous faites aussi partie d’une sorte de constellation qui regroupe Music Normal, Simple Music, Musique de Dance. Est-ce que c’est une sorte de terreau de formes pour vous ? Quelque chose aussi peut-être d’un esprit bordelais ? Votre premier live a été au Bootleg, vous avez également joué à l’Iboat… votre projet s’inscrit-il dans quelque chose d’une scène et d’un espace particuliers ?

Ce que tu décris là, c’est le groupe De La Marne Ambition :(. On vit tous ensemble au Cours de La Marne à Bordeaux et on fait de la musique. Il y a effectivement Musique de Dance, qui est un groupe instable qui nous regroupe un peu tous. Après il y a plein d’autres groupe qui émergent de cette maison, genre United Assholes, Panoptique, Clopio, Killdozer, Les Pessismists…

On essaye comme on peut de rendre notre musique visible ; en fait Normal Music, c’est un label vinyle orienté club, mais ça coûte de l’argent de presser des vinyles. Du coup en ce moment on bosse plus sur Simple Music Experience qui est notre label cassette, dont on est en train de préparer la première sortie physique qui sera une compile avec des sons de gens qui nous sont chers, de Bordeaux et d’ailleurs ! Théo alias Panoptique a été invité à enregistrer une émission sur Berlin Community Radio durant laquelle il présente quelques sons qui composent cette compile. C’est écoutable ici. Ça donne un peu l’ambiance de tout l’univers autour duquel les copains et nous on a tourné cette année, entre boîte à rythme, synthé, guitare, pédales d’effets et grand écart dans les bpm.

Vous sortez d’une résidence à Komplot Brussels, qui est un lieu d’avantage dédié à l’art contemporain. Comment s’est fait cette résidence, est-ce que c’est pour vous une passerelle vers un côté performatif du live ? Ou simplement une conception non-hiérarchique et genrée de votre travail ? 

Comme on le disait précédemment, on s’écarte un peu du techno world, du coup les gens et les lieux qui s’intéressent à notre musique changent forcément. Mais après on ferme aucune porte, on re jouera surement en club, si notre musique s’y prête à ce moment-là. C’est pas forcément qu’on veut partir dans un délire plus performatif  (quoi que ça pourrait nous intéresser), mais c’est la musique et les rencontres qui font qu’on est invité dans tel ou tel endroit.

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Vous avez également organisé à Bordeaux le Salon Stellaire. Pouvez-vous nous en parler un peu, c’est assez intrigant !

C’est un événement que l’on avait organisé avec plein de potes en octobre 2013 si mes souvenirs sont bons. L’idée était d’organiser un espace très relax vis-à-vis de tout ; de la relation au musicien, au public, à l’accueil. C’était une sorte d’espace anti-stress pour finir l’année. A ce moment-là on sortait beaucoup en club, on y jouait un peu et je crois qu’on avait l’envie d’explorer aussi d’autres formats. Du coup on a décalé le temps (on a organisé ça un dimanche aprèm), on a décalé la musique (on a invité des groupes d’ambiant/drone). Je me rappelle du live de Sono Cairo (un groupe qui a fait son premier et dernier concert au Salon Stellaire), c’était un live anti-autorité, tout le contraire de ce qu’on pouvait trouver en club où c’est toujours un peu sérieux ! C’était la volonté de se détendre et d’aller un peu dans d’autres endroits et d’autres formats pour rencontrer les gens. Une autre manière, pour nous, de se comporter vis-à-vis de la musique.

A ce moment-là on était branché dans un délire salon/post-hippie/horizontal donc on avait organisé un espace avec plein de tissus, de coussins, d’assises et de tables hyper basses. La lumière était composée de bougies et de lampes de chevets, je crois.

Bref je pense que si l’on devait refaire un événement de ce type, ce serait bien différent maintenant, mais je crois que c’était un bon moment !

Le contexte de Bordeaux est assez compliqué depuis quelques mois avec la fermeture de certains lieux comme le Bootleg et celle temporaire de l’Iboat. Comment vous placez-vous dans cette géographie ?

A vrai dire, je ne sais pas si j’ai réellement d’avis là-dessus. Ce que je pourrais dire, c’est que ça ne m’étonne pas trop qu’une mairie comme celle de Bordeaux, dont la politique culturelle est quand même assez lamentable, vieillissante et sans risque, se comporte comme ça vis-à-vis de lieux qui animent un peu la nuit. Bordeaux ressemble plus ou moins à un musée. Un musée, c’est là pour conserver les choses et les fixer dans le temps. Donc les lieux plus ou moins dédiés à la fête de nuit, qui génèrent un peu de mouvement, ne doivent forcément pas convenir à tout le monde.

Après j’imagine que s’ils ferment des lieux comme ça, c’est susceptible de développer des initiatives parallèles, peut-être plus spontanées et mouvantes que des clubs. C’est ce qui doit se passer dans ce genre de situation, je suppose.

Qu’est-ce que vous entendez par « des mouvements plus spontanés et mouvants que des clubs » ? C’est comme une sorte d’autre niveau d’appropriation de la ville, à la fois en marge et avec ces territoires dédiés à la nuit, à la musique, au clubbing ?

Par mouvement spontanés et mouvants je ne fais pas forcément référence à quelque chose de très concret ou de particulier, j’aurais plus envie de parler en termes d’énergies, je crois. Des énergies un peu moins établies que les clubs, moins institutionnalisées, moins fixes et définitives. L’énergie que l’on déploie pour inventer des formes et proposer des choses, lorsque l’on est dans un contexte un peu trop sage. En même temps, on parle de clubs, mais il y a des endroits vraiment cool sur Bordeaux, un peu moins visibles, mais qui échappent (pour l’instant) aux sanctions de la gouvernance. Peut-être qu’il faut plus se tourner du coté de certaines caves, de certains bars, de certains lieux associatifs.

Entretien Ocoeur

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Le 22 juillet dernier paraissait sur n5MD A Parallel Life, dernier LP en date d’Ocoeur. Un véritable petit bijou d’électronica teintée d’IDM, de quelques grincements et d’une délicatesse toute surprenante. Une des jolies écoutes de ce milieu d’été, et l’occasion pour nous de faire mieux connaissance avec ce mystérieux Bordelais.

Est-ce que tu peux commencer par nous expliquer quand et comment est né le projet Ocoeur ? Je crois que tu as commencé en 2010 avec le LP Les Hommes Ne Savent Pas Voler.

Exact. J’ai toujours été attiré par les sonorités atypiques. Souvent avec cette pointe de nervosité intempestive, qui donne cette dimension si distincte à la musique.

Pour être franc, Ocoeur est un projet qui m’a toujours tourmenté et qui est arrivé à maturité lorsque que j’ai réalisé ce premier LP. Du moins il l’était à cette époque, car je considère encore que cette aventure est en perpétuelle évolution.

Au final, aucun style n’a jamais été défini, puisque chacun de mes albums ou EP est une projection directe de ce que je ressens ou de ce que je veux raconter sur l’instant même. Je n’ai pas vraiment de définition plus précise que ça. Ma musique suit mon comportement, et les comportements évoluent sans cesse. Les Hommes Ne Savent Pas Voler était un livre ouvert sur ce que je voyais à cette époque.

Comment a évolué ton travail depuis ces premières productions ? Dans Memento, ton dernier EP sorti chez n5MD, et dans l’album précédent, Light As A Feather, on sent, disons, une certaine attention accordée à la fois à la mélodie, aux glitches, mais aussi à la mise en place d’un certain espace-temps particulier. Comme quelque chose d’un travail de texture…

Depuis mes premières productions, mon travail a surtout gagné en qualité de composition, de mixage et de mastering. Bien qu’avec le temps j’ai su remodeler mon univers pour une finition plus abstraite et minimaliste. Mais comme tu dis, aujourd’hui je travaille beaucoup plus mes textures, car c’est aussi ça qui renforce le côté immersif et onirique de mes titres, mais aussi parce qu’elles renvoient inconsciemment à un décor non délimité et à une dimension intemporelle.

J’ai aujourd’hui plus de facilité à savoir où me diriger lorsque je crée. Je jongle plus aisément entre musicalité et émotion brute. Je pense que ça fait partie de mon évolution. Et comme je le disais, rien n’est forcément acquis ou définitif. Je ne néglige pas la possibilité de sortir une ou plusieurs productions plus énergiques. Tout est question de ressenti.

Pour Light As A Feather, j’avais pour ambition de créer un genre de conte, une histoire, parsemée de préludes et de péripéties, aux sonorité cristallines et cotonneuses, presque cinématographiques. À l’origine de ce projet, je voulais insérer un livret illustrant chaque track, dans un style croquis dessiné à la main. Même la jaquette de départ était bien plus fournie en éléments visuels. Et puis j’ai joué la carte de l’abstraction la plus totale pour ne pas influencer l’auditeur sur ce que je voyais moi.

Pour Memento, je voulais quelque chose de court, faisant un lien direct avec la nostalgie. Mais avec une ambiance différente et plus introspective.

Tu as travaillé de la même manière pour ton album qui vient tout juste de sortir, A Parallel Life ?

A Parallel Life est né à la suite d’un enchaînement de rêves étranges et irrationnels. Certains m’ont à tel point désorienté que j’en avais du mal à savoir si j’étais bel et bien éveillé. J’ai écrit un bon nombre d’entre eux, puis par la suite je m’en suis inspiré. En fait, cet album a été une retranscription directe de tout ces « trips » vécus, de la même manière que pour Astral Projection, que j’avais composé avec le même état d’esprit.

L’écriture pour mon dernier album à été un brin plus rapide (mais non précipitée) car j’ai su très rapidement où m’orienter.

Il y a aussi quelque chose que tu utilises beaucoup, c’est ce craquement qui ressemble à celui d’un vinyle. On le retrouve sur Memento dans chacun des morceaux, comme on pouvait retrouver des sons très clairs dans Light As A Feather. Tu peux nous expliquer ces choix ?

Oui, c’est vrai. C’est un grain que j’aime beaucoup. Pour moi, il renvoie entre autres à cette intemporalité et ce décor ouvert dont je te parlais précédemment.

Il me semble également que tu intègres aussi des bruits environnementaux, notamment des bruits d’eau…

Encore une fois, cela dépend de mes intentions. Mais certains de mes travaux de textures peuvent y faire allusion.

Comment tu travailles tes morceaux ? Il y a, je suppose, différents temps de travail. Tu travailles avec des instruments particuliers ? Ou à la manière d’un Jon Hopkins, avec des pads ?

Je réponds souvent la même chose à cette question, non pas par pudeur, ni par prétention, mais je n’aime pas détailler ma technique. Ce n’est pas ma priorité. Je pense que ça voile trop le mystère d’un morceau et cela focalise l’auditeur sur la manière de faire plutôt que de privilégier l’émotion en elle même.

Mon temps de travail diffère selon la complexité que je veux donner ou non à la musique, et je m’efforce de ne jamais composer sans un soupçon d’inspiration. Mais ce que je peux te dire, c’est qu’il faut que je puisse jouer rapidement et efficacement !

Et comment tu penses tes lives par rapport à tes compositions ? Est-ce qu’il y a aussi ce souci de créer des conditions d’écoute en même temps que des moments plus denses ? 

Je passe beaucoup de temps sur mes lives. Ils reprennent mes morceaux dans leur quasi totalité, dans des versions complètement différentes néanmoins. J’essaye de garder un max de liberté de jeu tout en gardant une cohérence d’évolution tout au long du set. Je ne fais jamais de pauses, les morceaux s’enchaînent. Je tente de les rendre les plus immersifs possible, dynamiques, mais pas obligatoirement dancefloor. L’idée est d’obtenir un univers détaillé, accessible, sous forme de voyage. Le format concert est un très bon moyen d’obtenir ce rendu.

Depuis quelques années, je travaille avec le VJ bordelais Hieros Gamos. Notre collaboration sur scène efface toutes les frontières confondues. À l’image de ce que je souhaite véhiculer, les visuels n’ont pas de significations précises. Ils sont en adéquation avec ma musique.

A SUIVRE…

Écrit par: hartzine

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