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Doucement mais sûrement, c’est tout de même des 50 ans que s’approche le festival rennais, sacré symbole dans un milieu miné par les déconvenues financières et les compromissions artistiques à but éminemment lucratif. Une telle longévité ne peut donc qu’être saluée, surtout lorsqu’elle se bâtit année après année sur un line up ne répondant qu’à un seul crédo en forme de pari continuel: programmer des artistes des quatres coins de la planète, pour la plupart inconnus, mais qui sauront satisfaire un public avide de découvertes, après avoir passé le contrôle qualité de l’inamovible programmateur Jean-Louis Brossard. Au final, beaucoup d’entre eux retourneront dans un anonymat plus ou moins mérité, tandis qu’une poignée sauront profiter de la lumière et négocier leur envol. Du côté du festivalier demeure la lourde tâche de se frayer un chemin dans cette programmation de 77 artistes aux allures de maquis. Deux solutions sont envisageables: renoncer tout de suite aux investigations et se laisser prendre au jeu des déambulations avinées dans l’immensité du Parc Des Expositions le moment venu, soit suivre les quelques recommandations qu’on vous adresse avec plaisir. Ainsi, dans un désordre assumé, citons d’abord CCL, qui dès le jeudi saura secouer la Greenroom avec un mix résolument hybride, voyageant du breakbeat à l’acid et pouvant s’appuyer sur ses propres prods, à l’image de l’EP Plot Twist sorti fin 2024 chez !K7, et qui prouve qu’iel en a sous la pédale pour faire transpirer les corps. Toujours le jeudi, on ira forcément faire nos curieux du côté du live de Martin Dupont, vétérans de la new wave française disparus des radars en 87 et remis en tête de gondole par Minimal Wave en 2023 avec un nouvel album, Kintsugi. Dans un tout autre style, on ira également se frotter le même soir à la psyché pop de Mandrake Hand Shake, collectif bien allumé d’Oxford, qui s’est donné pour mission de vous embarquer dans leur voyage cosmique à base de basses profondes, rythmes hypnotiques, flûtes enchantées et moquette à cramer. Sensation annoncée de la soirée, le nigérian basé à Londres Obongjayar, bon poto de Little Simz, saura forcément ratisser large avec son mélange de soul, d’afrobeat et d’electro, soutenu par le succès de sa collab avec Fred Again. Il faudra aussi s’intéresser de près à Litronix et sa synth pop bigarrée, signé chez Invada, le label de Geoff Barrow: pour être honnête, on ne sait pas grand chose sur l’individu, mais ce qu’on a écouté de lui depuis est plutôt enthousiasmant, et le mec à l’air bien cramé du bulbe. Néanmoins, en ce premier soir au Parc Expo, allez aussi fureter du côté de Camion Bip Bip, quatuor queer parisien aux tracks aussi allumés qu’émancipateurs, qui devrait décrocher trankilou la timbale de la bamboche. Et le vendredi soir on va voir quoi? Et bien déjà, on ne loupe pas le bristolien Descartes a Kant devraient aussi tirer leur épingle du jeu: pas nouveaux nouveaux, mais leur noise pop est bien rodée et a le mérite de l’efficacité, en plus d’une esthétique soignée qui fera son petit effet. Passage obligé également, le concert des anglais de My First Time, qui ont récemment tout cassé au Great Escape Festival de Brighton et ont sorti quatre tracks abrasifs chez Parlophone, qui donnent envie de juger ces jeunes pousses sur pièce: attention, alerte sensation. On ne loupera pas non plus Froid Dub, le duo parisien qui depuis 2021 réussi à façonner un alliage synthwave et dub de haut vol qui devrait faire trembler quelques esgourdes avisées dans un hiver breton déjà frissonnant. On ne saurait trop vous conseiller également d’aller jauger deBasement, projet d’Alli Logout, meneuse des sauvages Special Interest et de la productrice Margo XS, A en juger par leurs premiers titres, comme Aperol Spritz ou Front Left Speaker, l’occasion sera belle de transpirer un peu du boule et kicker le parquet de danse. Enfin, citons les lettons de Domenique Dumont, pas non plus des perdreaux de l’année, mais dont la synth pop aussi rêveuse qu’addictive nous berce depuis presque 10 ans déjà, et dont le dernier album sorti de l’écurie Antinote du gars Zaltan, qui ne s’y est pas trompé, ne déçoit à aucun moment, atteignant même des altitudes assez insoupçonnées. Et puis si il vous en reste encore un peu sous la semelle, le samedi promet lui aussi sa dose de sensations, notamment avec un B2B du vétéran Manu Le Malin et la lituanienne Somniac One qui fera se coucher tard. On vous conseille aussi le duo Bassvictim et son cocktail de DubStep et d’electroclash pas piqué des vers, les anglais d’Holiday Ghosts pour les amateurs de dentelle pop juste twee comme il faut, ou bien encore, parmi d’autres réjouissances, Mind Enterprises et son Italo Disco trempée dans le Campari.
Pour obtenir toutes les infos dont vous pourriez avoir besoin, c’est sur le site du festival que ça se passe, juste juste là. Quant à la programmation complète, elle est à consulter ci-après, ou bien directement en ligne.
Également ci-dessous, la playlist officielle des Trans Musicales, à écouter mais aussi à regarder. Enjoy!
Written by: Claude Pimp
Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous explorions sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !
dieu vous le rendra….
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