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On y était – Gablé au Café de la Danse

today30/04/2011 34

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Quoi de plus rêvé qu’un concert de Gablé pour faire mon retour chez HZ après un congé mat’ ?! Après tout, il ne serait pas tout à fait hors-sujet d’amener des bambins découvrir les trois zinzins de Caen, Mathieu,Thomas et Gaëlle. Nous les avions découverts l’année passée au Mo’Fo lors de leur concert bien barré et happy sur l’album I’m Ok. Ils reviennent ce printemps avec Cute Horse Cut, nouvel instantané folk punk bric et broc dont ils nous livrent quelques extraits ce soir sur la scène du Café de la Danse.

Complétement emballée par leur concert dingo de la Flèche d’Or (concert d’avant ma grossesse où j’avais quelque peu abusé de substances, la vie d’avant, quoi), je moonwalke presque jusqu’à Bastille, espérant retrouver ce vent de douce folie qui nous avait tous gagnés alors. Problème, même si cette salle est sympa, la sauce prend plus difficilement quand les feignasses de Parigots peuvent poser leur cul. Et c’est bien sûr ce que je fais aussi, car c’est épuisant la vie de mère de famille, vous verrez.

Première partie sympa et pêchue : François Virot a fait des émules, c’est l’heure de gloire des batteurs qui deviennent leader et jouent debout, s’il vous plaît (Arch Woodman).

Les trois amis de Gablé installent leur joyeux bazar – précisons qu’on ne se contente pas d’instruments chez Gablé. Nan. Il nous faut des cagettes, des verres, des masques et des loupiotes pour la déco. Il me vient d’ailleurs un mot que j’abhorre dans le langage de la Nouvelle Star : un univers. Oui, je sais, c’est affreux d’utiliser des termes aussi galvaudés dans les colonnes d’HZ, mais pour le coup, je n’en vois pas d’autre, désolée. Et ils ont toujours l’air aussi gentil, c’est un poil inquiétant. Ça doit être la drogue, ou le fromage de chèvre. Bref, allez, on envoie. Première surprise agréable, ça joue des vieux morceaux. C’est toujours sympa je trouve, quand on ne connaît pas encore les nouveaux titres, de réécouter ceux que l’on connaît, on se sent en confiance, à la maison, dans des pantoufles doublées en poils de ragondin. Quoique, ça fait un peu trop chaud aux orteils mine de rien.

Je suis plutôt bon public sur ce coup, conquise d’avance et tout. Le problème c’est que c’est la troisième fois que je vois Gablé et j’ai l’impression que c’est le même live à quelques différences près (oui il y a de nouveaux titres). Ce ne serait pas tellement grave s’il ne s’agissait que de musique, après tout, on ne se lasse pas de certaines de leur perles noisy aux influences aussi éclectiques que Pavement, Daniel Johnston ou Sonic Youth. Le truc, c’est que la plupart de leurs comptines folko-punk s’accompagnent d’une petite mise en scène (Thomas qui casse une cagette, Mathieu qui fait un numéro de rap, Gaëlle qui chante avec une voix enfantine, etc.) et il est évident que ça marque les esprits. On s’en souvient bien alors quand le leader barbu enfile son masque d’Elvis pour un titre sous influence, on soupire un peu d’ennui face à ces redites, même si c’est drôle c’est vrai. C’est qu’ils sont attachants ces Caennais. C’est ce coté « spectacle pour enfant » exacerbé qui lasse un peu en fin de show ; l’anecdotique finit par passer avant la musique. Ce qui est bien dommage au vu de la capacité du trio à partir en vrille dans la noirceur d’un punk haletant, d’un rock bruitiste et de l’électro-broc que leur écriture développe avec talent depuis une bonne dizaine d’années à coup de centaines de chansons format mini-mini. Cute Horse Cut ne déroge pas à la règle. Comment ne pas devenir fan de ces mélodies désarmantes, de ces sonorités branques et de cette déglingue poétique si particulière au trio ?

Ce qui l’emporte, c’est qu’on rigole beaucoup avec Gablé, et cette bonne humeur sincère finit par balayer toutes les objections de votre serviteuse, qui après deux bières (ah c’est plus c’que c’était ma bonne dame) finit par aller s’encanailler dans la fosse avec les fans de la première heure qui laissent exploser leur énergie dans une danse frénétique. Rien que pour ça, je dis merci Gablé, reviens quand tu veux.

Écrit par: Virginie Polanski

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