Lorsque Greg Orio – que l’on a découvert avec sa série de vidéos pour Saaad et le clip de Dawnshape – et Julien Magot d’Appalache (lire) se réunissent le temps d’un projet audiovisuel, c’est un petit chef-d’œuvre qu’ils façonnent à quatre mains. Ni un clip, ni un court métrage, Lapalissade est une œuvre expérimentale où les mots, les sons et les images s’entremêlent de façon à pénétrer les sens du spectateur pour une séance d’hypnose déstabilisante.
Lapalissade se divise en deux parties. Elle démarre doucement sur la voix de Greg, elle est la petite voix intérieure du personnage du film, un homme d’une cinquantaine d’années, le visage fermé, le regard noir éclairé par la flamme d’une bougie.
How can we stop time, how long will it take
Le long poème récité par Greg se déroule lentement jusqu’à la moitié du film. Une corde enflammée se balance sous nos yeux comme un pendule, le moment est venu de traverser le miroir… Là ou le temps semblait figé par le rythme des mots et la longueur des plans, le voici qui s’emballe et nous aspire dans une scène lynchienne visuellement assommante… La guitare ne sait plus pour qui elle joue, les chants christiques et les drones brouillent notre conscience. Avant de perdre connaissance, on se souviendra du sourire du personnage principal qui semble avoir rencontré le diable lors de sa transformation.
Vidéo
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