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Kill Your Pop # 8 : Présentation & itw & mixtape

today29/03/2011 100 1

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Ancienne capitale du Duché de Bourgogne et Ville gastronomique s’il en est, Dijon sera le théâtre pour la huitième fois consécutive d’un événement hors des sentiers battus, fleurant bon l’amour et l’engagement pour la musique indépendante, le festival Kill Your Pop. Pendant printanier du Midi Festival (lire), la justesse de la programmation ne fait que concurrencer l’esprit qui préside à sa confection, notamment par l’entremise de l’association Sabotage portée à bout de bras par une équipe motivée et motivante. Afin d’introduire comme il se doit ce rendez-vous moutardé désormais incontournable, à seulement quelques encablures de Paris, mêlant groupes confirmés (DeerhunterLower DensCheveu) ou en passe de le devenir (The NotesMotoramaTristesse Contemporaine) et mariant les styles – du dudstep des Shackleton à la power-pop d’Electricity In Our Homes – et les plaisirs (La Féline), nous avons interviewé Boris Ternovsky afin qu’il mette en perspective tant Sabotage (dont il est la pierre angulaire), Dijon, que le Kill Your Pop et ses espoirs pour cette édition. Bien aidé de Marie, ce dernier a réalisé une mixtape – écoutable ci-dessous – retraçant dans toute sa diversité et sa richesse l’essence de cette huitième édition s’annonçant sous les meilleurs hospices.

Un bonheur n’arrivant jamais seul, Sabotage et Hartzine vous font gagner – par ici – deux places pour la soirée phare du festival avec Deerhunter, Lower Dens et Galactic Classics à l’affiche le 8 avril prochain.

Entrevue avec Boris Ternovsky

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L’association Sabotage est née en 2003. Peux tu nous expliquer comment, par qui et avec quelle volonté sous-jacente ?

La naissance de Sabotage début 2003 peut se résumer à la rencontre de 6 personnes dont plusieurs artistes (musicien/photographe/scénographe …) avec un goût commun pour les « musiques actuelles indépendantes » (on va y revenir) et surtout une envie d’organiser, créer ou participer à des événements pluridisciplinaires qui favorisent la rencontre des arts.



Depuis sa création, quels ont été les grands moments/étapes pour Sabotage ?

Je pense forcément à la première soirée organisée en mai 2003, la création sonore et vidéo Video Killed The Radio Stars, et aussi aux festivals qui nous tiennent à cœur : Novosonic (qui défend les mêmes esthétiques que Kill Your Pop), et que nous avons soutenu et développé avec l’atheneum, et bien sûr Kill Your Pop. Le tournant majeur pour Sabotage est clairement l’édition 2006 du festival Kill Your Pop, très ambitieuse sur la forme (plus d’un mois) et la programmation (Sébastien Tellier, Turzi, Zombie Zombie, Bertrand Burgalat …), et qui, malgré une belle et grosse claque financière, nous a confortés dans notre envie de travailler encore plus au développement de ces esthétiques. Suite au festival, la plupart des membres créateurs de Sabotage ont pris un peu de recul pour se consacrer à des projets plus personnels, et de mon côté j’ai eu la chance de rencontrer de nouvelles forces vives qui partageaient mon objectif de faire de Sabotage une vraie structure de diffusion sur Dijon, en continuant Kill Your Pop, mais aussi en instaurant une programmation annuelle et régulière dans une multitude de lieux différents : galeries d’art, appartements, bars…

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Dijon est la ville adéquate… non ?

Oui et non. Oui car Dijon est pour moi un vivier très riche en terme de manifestations culturelles, festivals, associations … Une richesse qui pour moi est aussi marquée par une réelle diversité concernant les activités de chaque structure, et les niches musicales défendues par les acteurs locaux. Du coup Sabotage y trouve parfaitement sa place.

Non pour deux raisons principales. Même si nous travaillons pour toucher de nouveaux publics, les esthétiques musicales indépendantes et les groupes souvent peu (ou pas assez) médiatiquement reconnus que nous défendons touchent un public relativement restreint et ciblé sur Dijon.

Dijon, malgré une multitude de projets et de manifestations, doit encore faire face à un manque de lieux permettant la diffusion et l’organisation de soirées/concerts. L’ouverture de la Péniche Cancale il y a maintenant plus d’un an a fait beaucoup de bien à la vie culturelle locale, la prochaine ouverture de la nouvelle salle du Consortium (anciennement l’Usine) est aussi très attendue. En ce qui concerne La Vapeur, salle qui est depuis des années un de nos partenaires privilégiés et surtout le principal porteur de projet et défenseur des musiques actuelles que nous aimons, nous espérons bien sûr que le futur directeur (ou directrice) continuera le travail effectué par Frédéric Jumel pendant six ans.

D’ailleurs Sabotage semble s’être implanté dans le paysage musical régional. Peut-on parler de professionnalisation ou reste-t-on encore dans le DIY intégral ?

La professionnalisation est possible par notre travail, mais aussi et surtout par le soutien des collectivités et de nos partenaires concernant nos activités. Nous avons gardé le même engagement et la même fidélité à nos convictions, tout en faisant évoluer le DIY intégral des débuts vers un DIY « professionnel ». C’est important de continuer à créer du lien avec les artistes, notamment grâce à l’investissement par exemple de Chantal, qui accueille les artistes chez elle, et s’en occupe de leur arrivée à leur départ. Mais il est vital pour nous, dans notre fonctionnement et organisation, et par notre état d’esprit, de tendre vers une professionnalisation de nos actions. Cette dernière ne sera possible que si les collectivités locales et des partenaires privés reconnaissent notre travail au sein du paysage culturel régional et soutiennent plus fortement nos actions.

Quel est votre approche des « musiques actuelles » ? Y-a-t-il une identité musicale propre à Sabotage ?

L’identité musicale de Sabotage, ce qu’on appelle « musiques actuelles indépendantes », est celle des membres qui forment l’association. Nous ne programmons que des groupes dont on est fan et que nous voulons défendre et voir jouer sur Dijon. Grosso modo on peut résumer cette identité aux esthétiques pop/rock/folk/électro, ainsi que leurs dérivés. Le côté indépendant, pour nous, souligne principalement que notre choix concernant la programmation se fait uniquement sur l’artistique et la musique, et pas sur tout le reste. Le fait que tel groupe soit chez tel label ou que tel artiste soit encensé par tel magazine n’a aucune influence sur notre sélection. Nous nous sentons par exemple proches de festivals comme le Midi Festival ou La Route du Rock en ce qui concerne notre identité musicale.

Quels artistes ont marqué de leur empreinte l’association par leur passage ou leur implication ? Des anecdotes à déballer ?

La venue du groupe The Notwist pour l’édition 2009 du festival Kill Your Pop reste un très grand moment pour nous tous, surtout que cette année-là, nous avions instauré le prix libre … Difficile de choisir quelques coup de cœur parmi les artistes accueillis : les premiers qui me viennent en tête sont Thee More Shallows, The Chap, Jeffrey Lewis Band et Scout Niblett.

Le festival Kill Your Pop semble consubstantiel à l’association : est-ce son expression assumée, revendiquée ?

Oui bien sûr, Kill Your Pop reste le point d’orgue de la programmation annuelle de Sabotage. C’est aussi l’événement qui nous permet, grâce à un budget plus important, d’accueillir plus d’artistes, de proposer des tarifs super accessibles, de communiquer davantage et de se mettre plus en avant que le reste de l’année. Les lignes directrices du festival sont identiques à celles de Sabotage et de nos actions tout au long de l’année.

Quelles éditions resteront à jamais gravée dans ta mémoire ? Quelle fut la plus populaire ?

La prochaine … (et sinon celle de 2006, rencontre avec Bertrand Burgalat, soirée Record Makers, Zombie Zombie quand le groupe s’appelait encore juste « Zombie » en plus de celle de 2009 avec The Notwist).

visuel3Peux-tu présenter en quelques mots cette nouvelle édition qui s’ouvre du 7 au 10 avril prochain ?

En quelques mots donc. Excepté le concert à La Vapeur, il y a une volonté de se réapproprier le centre ville de Dijon en organisant la majorité des concerts dans des petits lieux (capacité entre 50 et 100 personnes : galerie d’art, bar, péniche …) tout en défendant toujours une politique tarifaire accessible pour permettre les découvertes et faciliter la curiosité (beaucoup de concerts gratuits ou à 3 euros). L’idée est de permettre au public présent de voir des groupes reconnus comme Deerhunter ou Cheveu, des artistes rares comme Shackleton, des habitués tel Lonesome French Cowboy, des nouvelles têtes qui risquent de faire parler d’elles très vite comme Motorama ou Hype Williams, ou de faire la fête avec le Club Julie. On veut être ouvert au niveau humain et musical, balayer d’un revers de main les distances pour réunir les fans d’electronica et de garage sur un même événement.

Au sein de la programmation de cette année, quel artiste ne louperas-tu pour rien au monde ?

Je vais devoir au moins en citer trois. On est tous super impatients et excités à l’idée de recevoir Deerhunter, groupe rare et brillant, on a hâte de vivre cette soirée grandiose en perspective avec l’artiste qui nous tient le plus à cœur, Federico Pellegrini et son projet Lonesome French Cowboy – on adore le mec autant que sa musique – enfin on est très très curieux de voir le set de Shackleton.- Masquer le texte des messages précédents –

Mixtape

Tracklisting

01. Dark Dark Dark – DaydreamingDaydreaming
02. Cheveu – Charlie Sheen
03. Mohna – On The Quiet
04. Deerhunter – Memory Boy
05. Lower Dens – Batman
06. Galactic Classics – Solitaire
07. La Feline – La peur et le courage
08. The Notes – Lighthouse
09. Electricity in our Homes – Oranges
10. Motorama – Horse
11. Shackleton – In the Void
12. Tristesse Contemporaine – 51 Ways To Leave Your Lover
13. Hype Williams – gentile dub
14. Dustin Wong – Talking Walking Cloud
15. Lonesome French Cowboy – Other poem (Grandaddy cover)

Programmation

SAMEDI 26 MARS

Présentation du festival + Dark Dark Dark (Usa / Supply and Demand Music) + Faustine Seilman (Fr / Collectif Effervescence) – Le Consortium / 18h

JEUDI 7 AVRIL

Cheveu (Fr / Born Bad) – Le Consortium / 18h
Mohna (All / I saw music) – Galerie Interface / 20h
Shackleton (Uk / Skull Disco) + Sparse & Panorama selectorsThe Drone Dj set – La Péniche / 22h

VENDREDI 8 AVRIL

Tristesse Contemporaine (Fr) – Le Consortium / 18h
Deerhunter (Usa / 4AD-Kranky) + Lower Dens (Usa / Gnomonsong) + Galactic Classics (Fr / Dither Down Rec & Tapes) – La Vapeur / 20h

SAMEDI 9 AVRIL

Dustin Wong (Usa / Thrill Jockey) – Le Consortium / 18h
La Féline (Fr / BS Records) + Half Kitteh & Petit Dragon (Magic RPM selectors) – Le Bistrot Quentin / 20h
The Notes (Uk / Bleeding Gold Records) + Electricity In Our Homes (Uk / 4AD) + Tippex Boogie Sound System – La Péniche / 22h

DIMANCHE 10 AVRIL

Hype Williams (Uk) – Le Consortium / 16h
Lonesome French Cowboy (Fr / Havalina Records) – Le Chez Nous / 18h
Motorama (Rus) + Half Kitteh & Petit Dragon (Magic RPM selectors) + Hartzine’s DJ – Le Flannery’s / 20h

Infos pratiques

Réservations : DigitickFnac
Boris Ternovsky : sabotage_box@hotmail.com

Le Consortium / 16 rue Quentin (Dijon)
La Péniche Cancale / Port du Canal (Dijon)
La Vapeur / 42 avenue de Stalingrad (Dijon)
Galerie Interface / 12 rue Chancelier de l’Hospital (Dijon)
Bistrot Quentin / 6 rue Quentin (Dijon)
Chez Nous / 8 impasse Quentin (Dijon)
Flannery’s / 4 place Saint-Bénigne (Dijon)

Vidéo

Écrit par: Thibault

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Commentaires d’articles (1)

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  1. J-P. sur 29/03/2011

    Excellente interview ! Bravo et merci à Sabotage (Boris en tête) d’avoir sorti Dijon de son désert musical… KYP #8 est bien lancé : le concert de DARK DARK DARK samedi dernier fut véritablement exquis !

HZ since 2007

Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous  explorions  sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !

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