Le bal des raouts estivaux s’ouvre gentiment, et mi-juillet, c’est Carhaix: déjà 33ème édition pour le festival breton, qui continue de jouer la carte d’un certain gigantisme dans un contexte pourtant difficile, à l’heure où le public semble peu à peu redevenir demandeur d’évènements à taille humaine, avec si possible des line up qualitatifs, évitant la gémellité trop de fois constatée entre festivals d’été sans imagination. De ce côté, on ne peut pas reprocher aux Vieilles Charrues un manque d’originalité, la programmation mettant en avant des têtes d’affiche  plutôt inattendues, sans juger de leur qualité: le principe est de ratisser large et de ce point de vue, les Alanis Morissette, Julien Doré, Martin Solveig, Damso ou autre Damiano David devraient attirer leur lot de fans de tous âges. Mais dans cette forêt de noms aussi bigarrés qu’inégaux, la question reste la même chaque année: une fois trié le bon grain de l’ivraie, que restera-t-il à voir pour les mélomanes en quête d’artistes qui ne sentent pas trop le faisan? Heureusement on est là pour vous faire la petite sélection qui va bien, jour par jour. Ainsi, le jeudi, on ira sans doute jeter une oreille du côté de la vétérante Nina Kraviz, capable du pire ( l’éreintant LP Mr Jones ou l’inutile remix du Masseduction de St Vincent) comme du meilleur (son très bon stranno stranno neobjatno il y a quand même déjà 6 ans, mais dont la techno minimale, non sans rappeler Jeff Mills, nous avait à l’époque sacrément convaincus). On ira également voir Astéréotypie, qui passé l’effet « on va écouter le groupe des autistes » aux Transmusicales 2022, a confirmé être tout bonnement un très bon groupe de rock, aux textes directs et percutants, emballés dans un post punk qui dérouille confectionné notamment par deux anciens Moriarty. Le lendemain, deux passages obligés se détachent du lot: tout d’abord, nos vieux amis The Kills, programmés bien trop tôt, il faudra faire fissa. Fût une époque, on les a beaucoup aimés. On les croyait franchement perdus depuis leur Ash & Ice de 2016, et on ne réclamait pas franchement leur retour. Mais avec le petit dernier God Games, les saveurs du passé se sont ravivées, et oui, on ne boudera pas notre plaisir en revoyant le duo balancer ses saillies au plus près de l’os, (presque) toujours aussi sexy sur les planches, comme on a pu le constater lors de leur dernier passage à la Route du Rock de Saint-Malo l’été dernier. Second objectif du jour, les suédois dingos Viagra Boys bien sûr, qui confirment avec le récent Viagr Aboys que la blague n’a décidément pas assez duré: impossible de décrire en quelques mots ce foutoir rock qu’est ce dernière album à la fois dingue, cradoque, flamboyant et sarcastique, mais on en redemande volontiers jusqu’à plus soif. En bonus, on ira s’encanailler au concert du duo PAMELA, croisé aux Transmusicales l’hiver dernier, et qui devrait mettre tout le monde d’accord avec leur combo de dance music et d’indie rock plus que cohérent, surpassant l’idée d’un LCD Soundsystem du pauvre avec leurs tracks addictifs et feelgood, bien plus intelligents et ciselés qu’on ne pourrait le croire au premier abord. Le samedi, c’est avec les Lambrini Girls qu’on ira s’enjailler. Le duo punk de Brighton sera un bol d’air plus que bienvenu dans le line up du jour: ça va jouer vite et fort, gueuler beaucoup, et fortement déplaire aux mâles blancs en manque de testo et autres antiwokes bas du front. Rien que pour ça, merci d’avance. Un seul problème, c’est que Philippe Katerine, programmé sensiblement à la même heure, leur enlèvera une part de visibilité. On n’en voudra pas pour autant à tous ceux qui choisiront cette seconde option, tant le show devrait ravir le public: le zouzou tour actuellement en patrouille est taillé pour les grandes foules, malgré toute la sensibilité qui en transpire. Et puis à propos de sueur, on ira également, beaucoup plus tard dans la nuit, se mesurer au set d’Amélie Lens, la queen of techno d’Anvers, en espérant qu’elle saura assez nous hypnotiser pour nous dissuader de retrouver la couette. Quant au dimanche, on vous avoue que les motifs de réjouissance sont plus rares pour nous: on ne doute pas que les Damso, Last Train, Zaho de Sagazan sauront ravir leurs fans. Mais comme on n’en fait pas partie, on ira plutôt jeter une oreille au show de Miki, qui avait elle aussi attiré notre sympathie durant les dernières Transmusicales, et à celui de Kompromat, histoire de prendre une dose d’EBM musclée avant le grand départ.

Pour avoir plus d’infos sur le festival et des réponses à toutes vos questions existentielles, c’est sur le site du festival qu’il faut vous rendre, juste ici. Pour obtenir votre ticket tant qu’il en reste encore, c’est du côté de la billetterie qu’il convient d’aller, et c’est juste là.

On vous propose également de consulter la programmation complète avec les horaires de passage ci-dessous.

PROGRAMMATION

Jeudi 17 juillet

Scène Glenmor

• Saïan Supa Celebration : 17h30-18h45
• Damiano David : 20h15-21h
• Alanis Morissette : 22h30-0h
• Trym : 1h15-2h30

Scène Kerouac

• Naza : 16h15-17h15
• Deluxe : 19h-20h
• Tiakola : 21h15-22h15
• Vladimir Cauchemar : 0h10-1h10

Scène Grall

• Astéréotypie : 18h15-19h15
• Bekar : 20h-20h55
• Malik Djoudi : 21h40-22h40

Scène Gwernig

• Grife : 17h15-18h15
• Meat Shirt : 19h-19h45
• Craze : 20h30-21h
• Gablé : 21h30-22h30

Vendredi 18 juillet

• The Kills : 17h30-18h30
• Julien Doré : 20h-21h30
• Macklemore : 22h50-0h05
• Gesaffelstein : 1h35-2h45

Scène Kerouac

• Solann : 16h10-17h20
• Tif : 18h45-19h45
• Hamza : 21h40-22h40
• Viagra Boys : 0h15-1h30

Scène Grall

• Horizontal Francis : 16h30-17h30
• Aimé Simone : 18h15-19h15
• L’Entourloop : 20h-21h
• Pamela : 21h45-22h45
• Alo Wala : 23h30-0h30
• Maraboutage : 1h15-2h45

Scène Gwernig

• Eleonore Fourniau : 17h30-18h30
• Ana Lua Caiano : 20h15-21h30
• David Krakauer : 23h-0h15
• Quinquis : 1h15-2h30

Samedi 19 juillet

Scène Glenmor

• Aurora : 17h15-18h15
• Philippe Katerine : 20h-21h15
• Martin Solveig : 22h45-23h45
• Amelie Lens : 1h15-2h45

Scène Kerouac

• Fleuves : 15h45-17h
• Stereophonics : 18h30-19h45
• Luidji : 21h25-22h35
• Worakls Orchestra : 0h-1h

Scène Grall

• Fallen Alien : 16h45-17h30
• Adèle Castillon : 18h15-19h15
• Lambrini Girls : 20h-21h
• Totorro : 21h45-22h45
• Theodora : 23h30-0h30
• Roszalie : 1h15-2h15

Scène Gwernig

• The Kraken Consort : 16h15-17h15
• Aïta mon amour : 18h45-19h55
• Feràmia : 21h15-22h15
• Fest-noz, avec Lorho-Pasco/Lintanf, Ital Express, Nicol/Le Forestier, Barokistania : 23h15-2h

Dimanche 20 juillet

Scène Glenmor

• Last Train : 16h10-17h10
• Zaho de Sagazan : 18h40-20h10
• Damso : 21h45-23h
• Ofenbach : 0h30-1h45

Scène Kerouac

• Yoa : 15h-16h
• Ben Mazué : 17h25-18h25
• Sex Pistols : 20h20-21h30
• Kompromat : 23h15-0h15

Scène Grall

• Boogie : 15h15-16h15
• Théa : 17h-18h
• Ronisia : 18h45-19h45
• Wallace Cleaver : 20h30-21h30
• Miki : 22h25-23h15
• Perceval : 0h-1h

Scène Gwernig

• Mémé K7 KBA#10 : 16h15-17h30
• La Mossa : 18h45-20h
• Mitsune : 21h25-22h30
• Sami Galbi : 23h45-1h