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En toute honnêteté – car oui, la France s’embarque bientôt dans l’Euro et les crues s’annoncent incessantes: il est grand temps d’être honnête – il peut arriver que l’on s’effondre parfois naturellement devant un morceau. Je veux dire: que l’on se mette à déverser de continues rampes de larmes sans aucune raison, stoïque, se demandant bien quelle diablerie nous a pris, comment donc une suite de sons peut provoquer de tels transports, peut englober avec une telle facilité le monde et lui donner sens en éclaircissant la moindre parcelle d’ombre. Cela m’est arrivé deux fois – sur Donald Pleasance des incroyables Flotation Toy Warning – et Sunlight, Heaven, le premier titre du tout premier EP de Julianna Barwick, sorti en 2009.
La native du Missouri a depuis enrichi sa discographie d’une paire d’albums en gardant toujours en ligne de mire cette céleste façon d’adresser les esprits, armée le plus souvent de sa simple voix et d’une pédale de loop. Sa dernière prestation lors du festival les Femmes s’en Mêlent, en 2014, était proprement hallucinante: plus d’une heure d’arabesques vocales nourries de l’écho magnifique de l’église St-Merry, qui accueillait le concert. On la retrouvera lundi prochain dans un cadre plus intimiste, au Pop-Up du Label, où Barwick viendra nous présenter son dernier album, Will, sorti début mai dernier sur Dead Oceans.
Sunlight, Heaven: Julianna Barwick
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Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous explorions sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !
dieu vous le rendra….
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