Reports

On y était – The Ex au Café de la Danse

today08/12/2010 29 1

Arrière-plan
share close

the-ex_catch-my-shoe-tour_flyerThe Ex au Café de la Danse, c’est d’abord un son de guitare inimitable, dès le premier accord, juste pour tester l’ampli, il se passe quelque chose.
Un son, plein de graves et d’aigus, de grain, de rugosité, de rouille, de sueur, d’énergie à l’image des deux guitares usées sur lesquelles jouent les guitaristes de The Ex, Terrie et Andy, à gauche et à droite de la scène. Deux guitares ? Non, trois maintenant, puisque le nouveau chanteur Arnold De Boer, arrivé en 2009, se sert lui aussi d’une guitare, personnelle, qui s’entremêle parfois aux deux autres pour ajouter des mélodies complexes dans les interstices de ce question-réponse permanent qui fait l’imprévisibilité et la profondeur des morceaux.

Il sait aussi très bien ne pas en jouer, et le trépignement de son impatience anime son chant presque phrasé, en fausse retenue, dont l’urgence s’est vite intégrée aux chansons du groupe, sans faire regretter (ni oublier) l’ancien chanteur Sok. Tous ceux qui ont déjà vu The Ex en concert savent que c’est une expérience jubilatoire, équilibre de noise et de raffinement rythmique, de transe rock et de fête musicale, d’histoires racontées en plusieurs langues et d’énergie punk. Et les autres le sauront bientôt, puisque la réputation de ce groupe atteindra vite les amateurs de musique sincère, s’ils sont assez malins pour ne pas se fier aux styles musicaux qu’on prête à The Ex.

The Ex transgresse les frontières des codes musicaux, des constructions de morceaux, des rythmes et des mélodies, mais sans le revendiquer, juste parce que c’est ce qui sort, après toutes ces années (trente-et-un ans de scène). Ce qui sort des amplis, ce son si puissant et si total, ce qui sort de leurs bouches quand il et elle chantent des images, ce qui sort de leurs corps dans le tremblement des membres des guitaristes et les petits sauts inimitables de Arnold De Boer, dans la mécanique parfaite des boucles rythmiques sans fin de Katherina Bornfeld à la batterie, ce qui sort de cette communion débridée qui invite le public à penser qu’on est hors des cadres, mais qu’on s’en fout.

Un concert très beau, très honnête et plein d’énergie, des milliers d’idées qui tournent, s’agitent et emmènent les chansons à travers les contrées musicales que le groupe a parcourues (Europe, Etats-Unis, Afrique), ou parcourra un jour. Longue vie !

Écrit par: Baptiste Montenai

Rate it

Commentaires d’articles (1)

Laisser une réponse

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs marqués d'un * sont obligatoires

  1. kronem sur 10/12/2010

    concert excellent. Je les avais croisé un mois avant à Argenteuil et si j’étais certain de ne pas regretter le voyage pour le café de la danse, je ne pensais pas qu’ils me recolleraient des baffes à si peu d’intervalle.
    Excellente soirée avec un groupe décidément aussi bon que sympathique.
    Revenez !

HZ since 2007

Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous  explorions  sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !

Contact us

doner dooner

dieu vous le rendra….

0%