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On y était – Gonjasufi

today24/07/2010 73

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Gonjasufi vs Gaslamp Killer, Festival Colors, Paris, Nouveau Casino, le 12 juillet 2010

Que de réjouissances en perspective en cette soirée caniculaire de juillet ! Je vous parlais de cette incroyable bonhomme il y a de ça quelques mois, une découverte, une vraie, et franchement je n’aurais pas parié un kopeck qu’il débarquerait de son désert du Nevada jusqu’à nous pour un concert. Et bien, j’aurais dû. Si je me réjouis autant ce soir, c’est aussi que ma vie d’ascète enceinte manque quelque peu de psychédélisme mais avec le Sufi illuminé, je suis presque certaine de voyager un peu dans la stratosphère de la spiritualité. Haaaaa. Et bien non.
Mais pour ça, laissez moi re-contextualiser un peu cette soirée sabordée.
J’arrive assez tôt dans la salle, histoire de profiter des canapés de la mezzanine en attendant le phénomène à dreadlocks. Nous sommes lundi soir, vous savez cette journée où vous venez de rempiler pour une semaine avec toute la mauvaise volonté du monde, et comme à peu près tout le monde, je grogne. Surtout quand de bon matin, je m’aperçois que je ne rentre plus dans mon slim, mais c’est un autre problème. Nous sommes donc lundi et même si c’est l’été et que la capitale fourmille de touristes qui veulent se la donner sur les dancefloors, pourquoi, oui pourquoi est-ce que j’ai l’impression que le Nouveau Casino va décoller tellement le volume sonore atteint des sommets ? Pour un warm up qui plus est. Mais bon allez, c’est l’été hein.
Warm up donc, très viril et très long, suivi dans la foulée par le mix de David White, qui fait office de première partie. Une ambiance très hip hop s’installe et je me rends compte que 95% du public est masculin, sur quoi mon mec, dont je loue toujours la sensibilité, me soutient « que ben oui, c’est de la musique de mec ». Ah bon ? Moi quand Gonjasufi me murmure « Let’s do it babe, let’s do it » sur Dust, je trouve que c’est plutôt vachement de la musique de fille. Mais ne lançons pas une polémique qui ne nous mènera à rien ici.
Nous patientons donc, dans la fournaise de la salle pleine à craquer, qui ressemble à une grosse cocotte où la température ne fait que grimper. Ça commence a s’agiter sur la scène, un gus au physique pas très éloigné du héros des pubs Free rejoins David White et commence un speech genre MC sur l’extrême rareté du personnage de Gonjasufi, et sur la chance que nous avons de le découvrir ce soir. Oh yeah, tout le monde est d’accord. Le fameux gus n’est autre que Gaslamp Killer, touche-à-tout super excité qui se poste derrière les platines pour balancer un mix très cut, avec la touche orientalisante qui a fait la marque de fabrique de Gonjasufi. Les basses sont tellement puissantes que j’ai l’impression de friser.

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Et il déboule comme un bulldozer sur scène. Le sourire jusqu’aux oreilles. Le Sufi commence par un rap, pas étonnant puisqu’il vient de ce milieu mais j’avoue que je me demande si c’est vraiment lui tant sa voix est méconnaissable dans ce flow très commun aux rappeurs. Je pousse un premier soupir. Mais tout va très très vite, Killer balance le son de She Gone et la salle se met immédiatement a chanter, ce qui est sympa au début. Le gaillard est visiblement super content d’être là, et de voir une salle remplie rien que pour lui. Mais quand il coupe le son à je ne sais combien de reprises pour entendre le public reprendre ses refrains, ça devient un peu emmerdant, on va pas non plus sortir les briquets… Les titres s’enchaînent sans une pause, sans une respiration et je commence à suffoquer. Certes l’album A Sufi And A Killer est bordélique, plein jusqu’à la coupe, pas toujours très audible mais on peut l’écouter tranquillement. Il y a des silences, des mots susurrés et beaucoup de douceur. Autant de qualités complètement absentes ce soir. Il aurait été fabuleux d’avoir un vrai groupe autour de ce type hors norme, il est bien sur impossible de reproduire tous les sons qui composent ses titres mais une guitare, une batterie auraient vraiment fait la différence. Car tout ce qui rend ce premier album si attachant est effacé sur scène. Le son balancé reste plat, écrasé, et je mets a chaque fois un petit temps à reconnaître des titres que j’écoute pourtant en boucle depuis des mois. Les Ancestors, Kowboyz And Indians sont bien là mais la magie est restée dans le désert. La plus-value du personnage c’est cette voix incroyablement grave, sombre et intemporelle mais on aura du mal à l’entendre ce soir et c’est vraiment un crève-cœur de l’admettre, ce show est un ratage. Sympathique mais raté.
La chaleur, les basses surpuissantes qui faisaient vibrer mes entrailles et le bazar sur scène m’ont d’abord repoussée jusqu’au canapé de la mezzanine. Où je n’étais pas la seule a essayer de reprendre mon souffle dans cette ambiance survoltée. J’ai encore reconnu Dust et Holiday, difficilement audibles, et puis je suis partie. Mon instinct de survie décidé a résister aux déflagrations toujours plus fortes de basses dans mon bassin. Soupir.

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Écrit par: Virginie Polanski

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