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On y était – Cate Le Bon au Sonic

today09/03/2014 89

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Cate Le Bon by Bryan Parker & Pop Press International 2

Photos © Bryan Parker & Pop Press

Cate Le Bon, Le Sonic, Lyon, le 24 février 2014, par Melville Bouchard

Julien et moi arrivons à l’heure convenue pour les accueillir. Leur van blanc est déjà là, posé à côté de notre péniche préférée. Ils descendent un à un, nous nous saluons brièvement mais chaleureusement. Ils ont l’air sympathiques. Elle descend à son tour et le va-et-vient d’instruments et d’amplis peut commencer. Ils parlent parfois gallois entre eux, ce qui est à la fois surprenant et normal puisqu’ils sont, pour certains, originaires du pays au dragon rouge. Nous posons dans les loges les plats préparés par nos soins le matin même, du fromage, quelques bières, du vin. L’atmosphère se détend, il est 18h en ce lundi 24 février et Cate le Bon va commencer les balances sur la petite scène du Sonic.

C’est sa voix qui frappe d’abord, par sa clarté, sa justesse et son amplitude. Son jeu de guitare est aussi sec qu’il est précis. Le groupe est clairement rôdé. Je sens bien cette affaire. Nous servons le dîner dans la loge du Sonic. Ils parlent entre eux, je les laisse tranquilles, et ne leur adresse la parole que par brèves incursions, lorsque ma canette est vide et que je dois accéder au frigo, c’est-à-dire régulièrement.

– Comment cette tournée se passe-t-elle ?
– Bien, très bien même, nous avons tourné au Royaume Uni, super accueil, me répond Cate.

J’apprends aussi que Cate et sa bande sont sur la route depuis le mois de novembre, qu’elle vit en Californie avec H. Hawline, son guitariste et partenaire. Steve, le bassiste, n’est personne d’autre que Sweet Baboo. Le batteur est un ami néo-zélandais et remplace Nick Murray (White Fence) sur la tournée. Ils sont exténués par un marathon de quatre mois. Avant hier à Saint-Malo pour la Route du Rock, demain à Paris, puis la Suisse, les Pays-bas. La vie sur la route, éreintante. D’un coup, j’ai peur que cette fatigue ne fasse de l’ombre à leur concert. Cate est plongée dans un bol de roquette. « I loooove rocket salad ». Elle se met à rire, moi aussi. Je répète la phrase, j’en ferai ma réponse à ses questions pour la soirée.

21h30. Un set feutré de Riegler Girl qui assure la première partie. Chloé, habituée des lieux, délivre une folk sensible et intime, une voix chaude et juste, semblable à celle de Lou Doillon (aucun sarcasme, bande de vilains), une guitare sèche aux accords simples, une bonne entrée en matière. « À quelle heure monte t-on sur scène ?» Je n’en sais rien, « I looove rocket salad », et ça rigole, et ça rigole. Cate and the gang prennent le relai vers 22h30.

S’ensuit alors un set maîtrisé, dans une veine tantôt Velvet tantôt Americana. L’ombre de Nico plane sur la scène, et dans certaines harmonies vocales, c’est même Laetitia Sadier qui s’invite parfois. I Can’t Help You, No GodFold The ClothSistersAre You With Me Now… tout s’enchaîne à merveille et le public, regroupé devant la scène, est avec elle. Applaudissements, rappel, sourires.

Nous revoilà dans la loge. Je remercie Cate et ses acolytes pour ce concert efficace et dense. J’explique à Cate que je suis arrivé à elle par le duo qu’elle chante avec Perfume Genius sur Mug Museum, son dernier album. J’aime Perfume Genius : il m’a sérieusement ébranlé en 2012, au point d’aller deux fois à Paris spécialement pour le voir. Je me rappelle aussi la joie qui m’a envahi lorsque son nom est apparu au line-up d’ATP The National, pour lequel j’avais mes tickets depuis six mois.

– Pourquoi ne joues-tu pas I Think I Knew sur scène ?
 Parce que je ne peux la jouer qu’avec Mike (aka Perfume Genius), et cela va arriver à End of the Road cette année d’ailleurs !
Entre nous, rien que pour ça je prendrais bien mes billets pour ce festival. Pour le reste de la programmation aussi d’ailleurs.

« J’ai beaucoup aimé jouer à Lyon » ajoute t-elle. « Nous avons été très bien reçus. Nous avons passé un bon moment, merci. » Elle décide même de mentir en disant que c’était sûrement leur « best gig of the tour so far ». Je souris timidement, rougis intérieurement et lui répond que décidément, « I love rocket salad ».

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Écrit par: hartzine

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