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Mustang l’interview

today07/12/2011 185

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Photos © Adrian Martin pour hartzine

Ces temps-ci, les bananes ont la cote. Après Rebotini et Code Napoléon, rendez-vous Place de Clichy pour rejoindre Mustang qui fêtait tranquillement la sortie imminente du deuxième album par quelques interviews. Le groupe avait remué l’année 2009 en allant chercher le rock aux fondamentaux 50’s, un peu comme 1995 ou Cool Connexion avec le rap cette année. Mêlant des guitares en « twang », des boîtes à rythme et des textes en français, ils s’offrent maintenant quelques perles fuzz voire carrément psychédéliques sur ce nouveau disque qui refuse la facilité du vintage et se veut résolument moderne. Un grosse demi-heure d’interview autour de leur évolution, de la production, des textes et de leur place dans le paysage musical.

Pourquoi ce nouvel album?

Jean : Pourquoi ? Parce qu’on fait des chansons… Enfin, je veux dire, c’est de l’artisanat, donc on fait sans cesse des chansons, et puis ça fait un album. Il n’y avait pas d’orientation particulière, les chansons sont venues au fur et à mesure c’est toujours comme ça qu’on fait. Enfin je sais bien que ce n’est que le deuxième…

Johan : Ça part de coups de cœur sur le moment, de références. On continue à avoir cette base de rock 50’s, mais on a essayé de l’enrichir, de préciser tout ça, parce qu’on nous a parfois pris à tort pour un groupe de rockabilly. On a essayé de montrer un peu qu’on était un groupe de rock « total », c’est-à-dire avec diverses influences, d’abord rock, mais aussi hip-hop, un peu électronique.

Jean : En fait, si, quand même. On voulait injecter un tout petit peu de rythm’n’blues, un petit peu plus de groove, comme on l’a fait sur Ramper, par exemple, sur Qu’est-ce qui se passe ?, parce qu’on écoute beaucoup de musique soul, rythm’n’blues, blues. On voulait aussi qu’on entende plus le groupe jouer. Sur ces deux titres-là, vraiment, on entend un vrai groove de groupe. Sur le premier, il y avait beaucoup de cache-misère parce qu’on n’était vraiment pas bons musiciens.

Jugez-vous que le résultat colle avec l’ambition originelle ou avez-vous trouvé de nouvelles pistes inattendues durant ces sessions ?

Jean : Non. Mais nos disques n’ont jamais été à la hauteur de nos attentes. Le premier non plus. Je crois qu’avec le temps, on rate moins, on est plus à la hauteur de ce qu’on imagine. Pour l’instant, on en est quand même encore à rater, en fait. Mais bon, c’est intéressant, aussi, hein ? On a été surpris dans le bon sens aussi sur des choses.

L’album est plus dansant que le précédent. On trouve des cocottes bluesy dans Tabou, qui font presque 90’s, genre presque FFF. Cherchiez-vous une nouvelle manière de faire danser au milieu de l’hégémonie du disco ?

Jean : Ouais ouais ouais ! On voulait quelque chose d’un peu funky. On a toujours voulu s’éloigner des rythmes d’aujourd’hui, fondamentalement du 4/4, comme par exemple sur le disco. On voulait faire plus subtil. Pas forcément qu’on est de grands techniciens de la musique, au contraire. On y va avec un peu de feeling, un peu de groove, mais un groove qui ne soit pas disco. Tabou, c’est un peu un morceaux de rythm’n’blues rapide, quoi.

Est-ce que les morceaux ont été testé en live, ou sont-ce de purs produits de studio ?

Rémi : Certains, ouais.

Jean : Pas beaucoup. Il y a Ramper et Qu’est-ce qui se passe ? qui ont été testé en live. Je crois que c’est tout.

Le son est plus marqué. Est-ce l’aboutissement du temps passé en studio avec Stéphane Briat ou est-ce que c’est sur scène que ces nouvelles sonorités se sont forgées ?

Jean : Stéphane était juste mixeur sur le premier, là il est réalisateur.

Rémi : C’est aussi le fait qu’on trouvait le son d’A71 un peu petit, des fois. Des batteries un peu trop en retrait, tout ça… On voulait que ça tape un peu plus.

Jean : Il ne s’agissait pas de faire un truc avec des grosses guitares ou quoi… On ne voulait pas genre une grosse production. On voulait juste que ça cogne un peu plus. Mais on a pas vraiment travaillé avec Alf (ndlr : Stéphane Briat) en repèt’. On a fait juste un jour avec lui avant d’entrer en studio. Mais sinon, on a surtout travaillé nous, tous seuls, sur des maquettes, et ensuite Alf nous a apporté sa connaissance des synthétiseurs, parce qu’on avait envie de sortir un peu des Farfisa, tout ça… Même s’il y en a toujours.

Johan : Pour le coup, la première fois qu’on a vraiment travaillé sur ce nouvel album, c’était sur l’enregistrement de La Nuit Je Mens.

Jean : C’était une sorte de test. On s’est fait la main sur ce morceau-là.

Johan : On est arrivé avec pas grand chose et là, Alf, il a dit : « On va essayer des trucs qu’on va utiliser après sur le prochain disque ». Ça a commencé vraiment avec ce morceau.

Question digressive : La Nuit Je Mens, il s’est passé quoi ?

Jean : Ce qui c’est passé, c’est qu’on a eu vent du projet de Barclay de faire une compil’ hommage à Bashung. On nous a communiqué la liste de qui avait pris quoi. On était un peu baisé, tout avait été pris et là, on se rend compte qu’il n’y avait pas La Nuit Je Mens. On se dit : « Bon, c’est pas que ce soit notre chanson préférée de Bashung, mais c’est quand même sa plus emblématique et sa plus décorée. » Personne l’avait faite, on s’est dit qu’on allait la faire. On s’est dit surtout, puisqu’on était les moins connus des artistes de cette liste-là, que si on la faisait, on était sûr d’être sur le disque. Ben ça a raté. Je pense que notre version est très bien, mais bon… Elle a eu un peu d’écho sur Internet. Je crois que le secret de ce morceau, c’est qu’on s’est pas donné d’exigence particulière, on y est allé à tâtons, mais on s’est pas dit : « Oh putain, on s’attaque à un monument, qu’est-ce qu’on va faire ? ». Je trouve que cette chanson est un tout petit peu surestimée, même si c’est une super chanson, donc voilà… On y est allé à la cool, quoi.

Johan : Comme l’aurait fait Bashung, finalement. Il a fait des gros album comme Play Blessures, où il y a des choses un peu audacieuses pour l’époque. Bashung a toujours essayé de faire des trucs audacieux. J’espère qu’il aurait aimé notre version, parce qu’on a essayé de faire un truc recherché, comme il a toujours cherché à le faire dans ses disques. Au lieu de faire un truc un petit peu fadasse, on a tenté ce truc-là…

Pour revenir sur le son, il y a moins de boîte à rythme, plus d’envolées fuzz, de révèrb’… Vous dépassez Suicide pour aller vers des paysages plus chauds, genre The Dead Weather ?

Jean : Il n’y a pas moins d’électronique. Il y a de vrais synthétiseurs, ce qu’il n’y avait pas sur A71, sauf sur un morceau. Ce coup-ci, on en a utilisé plusieurs fois, avec des Farfisa. L’argument qu’on avait sur le premier disque, pour montrer qu’on n’était pas un groupe de rockabilly, c’était de dire : « Regardez, on utilise des boîtes à rythme. » C’est vrai qu’on n’est pas un groupe de rockabilly, mais c’est pas juste parce qu’il y a des machines que c’est moderne. La musique à boîte à rythme, elle a 30-40 ans, maintenant. On voulait que notre modernité ne passe pas seulement par là. Il n’y a plus qu’un morceau avec une boîte à rythme, et je pense que tous les morceaux sont modernes, en tout cas pas rétro.

Johan : Niquée, il y a un peu de ça. Un coté fuzz.

Jean : Les Dead Weather, pour être honnête, c’est un groupe qu’on n’a jamais écouté. L’idée de ce morceau, c’était de faire un truc typé 50’s. Pour moi, c’est d’ailleurs le seul du disque, même si je sais qu’au fond, il est pas très 50’s parce qu’il y a de la fuzz. Mais dans la structure, ça pourrait presque être un morceau de Buddy Holly, tu vois ? Une structure simple, avec un truc chœur, un refrain un peu… Je ne sais pas si ça sonne Dead Weather, je trouve que ça sonne plus comme un truc rétro 50’s des années 70.

Johan : Un peu glam…

Au niveau du matériel, y a-t-il de grosses nouveautés sur cet album ?

Johan : Le truc intéressant, c’est qu’on a enregistré au studio ICP, à Bruxelles, et là-bas, c’est un peu le magasin dans un studio…

Rémi : La foire mondiale du matériel…

Johan : Ils ont tout un tas de guitares, tout un tas d’effets pour guitares et basses, d’accessoires, synthés, claviers, etc. Ils ont tout. Vu tout ça, on aurait pu se dire : « Wouahhh, on va tout tester ». Mais on s’était déjà un peu amusé avec A71, genre sur Anne Sophie. Là, ce qui était bien, c’est qu’on avait tout le matériel à disposition, mais on a essayé de se restreindre. De ne pas partir dans tous les sens.

Jean : Finalement, on a fait tout l’album avec le même ampli basse et ampli guitare. On a utilisé quoi ? Deux-trois basses et guitares chacun, trois-quatre pédales d’effet et c’est tout. C’est pas énorme.

Johan : Un synthé, peut-être un autre clavier…

Jean : Il n’y a pas énormément de pistes sur le disque.

Johan : Si tu veux, comme on avait beaucoup de matériel et qu’on était un peu libre, se restreindre nous a permis d’être encore plus libre, et c’était super.

Vous avez passé combien de temps en studio là-dessus ?

Jean : Dix jours.

Johan : D’enregistrement. Après il y avait le mix…

Jean : Et les chants. J’ai fais les chants à Paris, et c’était vachement long. On venait de se faire piquer tout le matériel, alors j’étais un peu… Ça m’a un peu miné le moral, alors le chant a pris un certain temps à être enregistré.

Raconte !

Jean : Ben on s’est fait voler le matériel de live. On s’est fait cambrioler le camion, il n’y avait plus rien dedans. On était vert. On pu le racheter avec les assurances, heureusement.

Tu te sens héritier d’Antoine ou d’autres vieux rockeurs français des 60’s, sur le texte ?

Jean : Non. J’aime beaucoup la variété française, mais c’est pas une influence pour les textes. Les influences, elles sont surtout anglo-saxonnes. C’est les textes d’Iggy Pop, qui je trouve est un immense auteur, des Ramones, de Bob Dylan, de Buddy Holly, tout ça.. J’essaie plus de faire quelque chose d’un peu direct en français comme ça. Mais c’est vrai que j’écoute toujours un peu de musique française, alors à force, peut-être que ça m’influence. Je ne sais pas…

Les textes sont assez uniques dans le paysage français. Comment les écris-tu, quelles sont leur visée ?

Jean : L’objectif, c’est pas soit la musique, soit le texte, c’est la chanson. Ça, malheureusement, c’est difficile d’en parler, parce qu’il n’y a pas de règles particulières. On peut pas dire : « Une bonne chanson, c’est ça ». Une bonne chanson, ça s’impose. Un bon thème, une bonne mélodie.

Johan : Globalement, sur la plupart des morceaux, Jean arrive d’abord avec la musique. Après il y a les textes. Mais les textes sont importants aussi. C’est ça qui fait une bonne chanson.

Au final, tu sens un vraie différence avec l’anglais ?

Jean : Je chante en anglais chez moi… Mais je sais pas faire autre chose que de faire des chansons en français. Je le fais de plus en plus naturellement, de faire des chansons, et je ne me suis jamais posé la question. Quand les mots sortent, pour parler comme un connard de poète de merde, ils sortent en français. C’est peut-être parce que j’écoute beaucoup de variété, mais c’est très naturel. C’était pas vraiment mon truc, les textes, au début. J’ai vite su faire des musiques, mais les textes il a fallu du temps. D’abord, j’écrivais les trucs en prose, une histoire, et après, j’essayais de structurer ça avec des rimes, tout ça, de le faire sonner. Mais ça n’a jamais posé de problème. C’est comme ça.

Vous avez écouté quoi, pour cet album, par rapport au précédent ?

Johan : Il y a des choses qu’on écoute toujours en boucle, enfin régulièrement, c’est le rock 50’s, aussi large qu’il soit. Après, il y a d’autres groupes qui se sont ajoutés.

Jean : Il y a d’autres trucs qui étaient déjà là sur le premier. On écoutait déjà énormément Suicide, les Stooges, même les Beatles, le Velvet. Là, un truc à côté duquel on était un passé, c’est le rock anglais 60’s. Who, Small Faces, Rolling Stones. Surtout Rolling Stones. Moi j’avais un disque des Stones, que j’avais jamais vraiment écouté, et je me suis fais la discographie. Ça m’a fait un choc à peu près aussi grand qu’Elvis quand je l’ai découvert. C’est banal… C’est con, hein? C’est ça et Bob Dylan. C’est con de découvrir Dylan à notre âge. C’est genre comme Victor Hugo pour les gens qui lisent…

Johan : Il y a un mec aussi qui nous a un peu inspiré, juste quand le premier album est sorti. C’est Don Cavalli. Lui aussi, il est peu dans le même esprit que nous. Des références très roots, et il fait une musique moderne en mélangeant un peu tout ça. Et c’est vrai qu’à l’écoute de Cryland, on s’est dit qu’on n’était pas complètement tout seuls. On l’a découvert en signant sur notre label. Cryland nous a donné une idée de ce qu’on pouvait faire avec de la musique roots. Son influence peut un peu se sentir sur Ramper, par exemple.

Il y a pas mal de guitares en arpèges, c’est une grande nouveauté de l’album. Neil Young, Elliott Smith ou Nick Drake sont-ils passés par là ?

Jean : Pas du tout. Alors là, je vais te dire, pas du tout. J’avais envie de mettre des guitares acoustiques depuis longtemps. Il n’y en avait aucune sur le premier disque, c’était presque un truc d’orgueil, parce qu’à ce moment-là, il y avait beaucoup de trucs folk chiants. Là, je voulais essayer, parce que franchement, ça vient de l’écoute du premier album de Big Star, où toutes les guitares acoustiques sont incroyablement mixées, le son est magnifique. Et peut être de Bob Dylan, aussi. Je voulais essayer de la douze cordes, aussi, à cause de l’écoute de pop psychédélique, de Love, ou encore des Beatles ou des Small Faces. On voulait tenter d’autres sons, pas se limiter à un « twang » de guitare. Que j’adore, hein, mais pas faire que ça parce qu’on sait le faire, on sait toujours le faire…

Votre place sur la scène musicale est assez hybride. Vous jouez avec qui, en concert ?

Jean : Avec un peu tout le monde.

Johan : Super question, ça ! Ben tu vois, sur le premier album, on a partagé quelques dates avec Arnaud Fleurent-Didier, qui n’a rien a voir avec le rock. C’est des chansons… On a fait plusieurs premières parties de Revolver, groupe pop…

Rémi : On a fait vraiment tous les styles. Quand on a joué avec Zombie Zombie, aussi, c’était électro !

Jean : On se met à dos à peu près autant de gens qu’il y en a qui nous aiment, dans tous les groupes. C’est-à-dire qu’il y a des gens de la chanson, comme Arnaud Fleurent-Didier, qui aiment beaucoup certains de nos titres, d’autres plutôt genre rock garage vintage qui aiment bien certains de nos trucs. Et pour chacune de ces personnes, il y en a une autre qui déteste pour les mêmes raisons que les autres aiment. « C’est un truc de chanson, c’est un truc de PD, j’en ai rien à foutre » ou « c’est un truc de rockab’, c’est les Forbans, j’en ai rien à foutre ». Donc on a le cul entre toutes ces chaises-là, et on va continuer comme ça, parce que j’ai pas envie qu’on se limite à une formule magique. « On va faire du rock rapide façon « J’t’emmerde » avec des petites guitares réverbérées », ça me ferait chier de faire ça toute ma life. Franchement… Surtout qu’on sait faire des chansons, des vraies chansons, des vraies belles chansons, on sait faire du rock’n’roll, donc autant faire ce qu’on peut faire…

Donc à 50 ans, ça donnera quoi ?

Jean : Des chansons, j’espère !

Rémi : Moi, ce sera les chèvres au fin fond du Pérou…

Johan : C’est vrai que là, on se remue pas mal la tête pour faire quelque chose de bien. Si on se laissait aller, tu vois, il y a tellement de trucs dans le rock 50’s qui sont énormes, tu te dis : « Comment on va pouvoir surpasser ça ? », on ferait des reprises tranquilles. Vieux, on fera peut-être ça…

Jean : Je crois qu’un des avantages qui peut nous permettre de durer un certain temps, c’est qu’on n’est pas vraiment dans quelque chose de fermé, genre le rock’n’roll juvénile. Qu’on adore, hein, mais on sait aussi faire des chansons, quoi. C’est un grand classique du rock de dire : « J’veux crever jeune, machin… ». Non, je veux vivre vieux et continuer à faire des chansons tant que je peux. J’espère que j’en ferai jusqu’à ce que j’aie 80 ans. Un mec comme Johnny Cash, il a fait des chansons toute sa vie, il a réussi à faire des choses intéressantes à la fin de sa vie, c’est pas donné à tout le monde, c’est un peu à part, mais… Mais ça me ferait chier de faire des trucs aussi crépusculaires à la fin de ma vie. C’est un peu ma limite avec les derniers albums de Johnny Cash, Je trouve ça trop… le vieux mec qui va mourir. Mais bon, il y a quand même des trucs très bien, là-dedans.

Vous venez de Clermont. Depuis Paris, on a l’impression que c’est une sorte d’équivalent de Rennes dans les années 90. Ça se passe comment, là-bas ?

Jean : C’est un peu exagéré.

Johan : Ouais, c’est un peu exagéré. Je pense même que, même si on n’y était pas, quand je lis dans les journaux : « A Rennes, il y avait une scène et tout… » et que je vois ce qu’on dit de Clermont… A Clermont, il y a eu un petit vivier de groupes, mais faut faire attention avec ça, faut pas trop surestimer le truc. C’est vrai qu’il y a eu plusieurs groupes qui sont sortis, il y a eu une petite effervescence… C’est en partie le hasard et en partie grâce à la Coopérative de Mai, la salle de concert de Clermont-Ferrand. C’est un peu des deux.

Quel rôle a joué la Coopérative de Mai, qu’on peut considérer comme le Point Éphémère auvergnat, dans votre développement ?

Johan : Musicalement, ça n’a eu aucune influence. Ça nous a en revanche permis de nous développer, entre autres grâce à Didier Veillaut. C’est grâce à lui qu’on a pu avoir un premier contact avec un label à Paris.

Jean : Putain, ils nous aident depuis le début, ils nous font faire des résidences ; ils nous ont trouvé notre label, ils nous aident… C’est un soutien permanent quoi ! On leur en est carrément redevable !

Question subsidiaire : c’est ta meuf sur Tu mens ?

Jean : Ouais, c’est ma copine. A un moment donné, on avait eu l’idée de faire un duo, pas moi et ma meuf, hein, mais Mustang et quelqu’un d’autre. J’avais un vieux texte que j’avais co-écrit avec le chanteur d’Asyl, qu’on avait mis sur une musique, mais ça marchait pas. J’ai récupéré le texte et je l’ai adapté pour faire un duo, et puis ben… J’ai testé avec ma meuf, et ça a bien marché, donc on l’a enregistré.

Là, on en arrive au moment où je n’ai plus de questions. Vous sortez d’une journée promo. Est-ce qu’il y a des trucs que vous auriez voulu évoquer, mais que ni moi ni mes prédécesseurs n’avons abordé ?

Jean : Franchement, dans l’absolu, un artiste, c’est pas important ce qu’il a à dire. Les artistes que j’aime…. J’ai plus envie… J’ai plus envie de les rencontrer.

Rémi : Ben si, quelques uns, quand même…

Jean : Quelques uns, ouais. Mais je suis sûr que je pourrais être déçu si je rencontrais… Je ne sais pas… Elvis lui-même. Je me ferais chier avec avec lui, tu vois ?

Rémi : Le jour où je rencontre Iggy, je lui saute dessus quoi…

Jean : Ouais, mais en fait, c’est pas très très important, ce qu’on a à dire. L’important, je crois que c’est sur la scène.

Johan : Et puis j’aimerais ajouter un truc aussi : faudrait arrêter de se faire des fausses idées sur Mustang. « Qu’est-ce que vous êtes comme type de groupe ? » Ben écoutez notre musique ! Ne posez pas trop de questions.

Jean : Généralement, c’est les mecs qui posent trop de questions. Les meufs sont beaucoup plus instinctives avec la musique, elles reconnaissent beaucoup plus facilement une bonne chanson, ça c’est vrai.

Johan : Nous, on essaie de faire un rock un peu « total », avec toutes les années, toutes les références qu’on aime bien, en essayant de montrer un peu toute l’étendue de notre talent, tout ce qu’on sait faire.

Vous accepteriez d’être considérés, finalement, comme un groupe avant-gardiste ?

Jean : On l’assumerait, mais faut pouvoir l’être. Je pense qu’on n’est pas un groupe d’avant-garde. Je crois qu’on est un groupe original, qu’on fait de bonnes chansons. Je ne sais pas si on est novateur, j’aimerais bien, mais je ne sais pas si on fait une musique nouvelle. Le rock’n’roll, c’est déjà pas une musique nouvelle. C’est juste une fusion… Enfin voilà. On est content quand on crée notre musique, on l’assumerait, mais on n’en est pas là pour l’instant. Moi, je sais au moins que l’avenir sera encore meilleur, qu’on ne fait que progresser, qu’on est vraiment sur la pente ascendante et qu’on peut faire des morceaux encore meilleurs, encore plus originaux. Je dis pas qu’on va révolutionner le monde, mais… Je pense qu’on est capable de faire pas mal de choses, à notre façon, maladroite, tout ce que tu veux, mais je pense qu’on est un bon groupe. Je suis fier de notre groupe. J’en suis très fier.

Merci à Jean, Johan et Rémi de nous avoir accordé de leur temps. Merci à Antoine. Merci aux Caves Populaires, Paris XVII, d’avoir hébergé l’entrevue. Encore une fois merci à Adrian Martin pour la couverture photographique de l’interview. 

Écrit par: Charles

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