MUSIQUES VOLANTES 2015


Arrière-plan
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Pas de crise de la vingtaine pour Musiques Volantes dont la fin d’adolescence, quand bien même forte en émois, n’a débouché sur aucune confusion identitaire. Mature à souhait, l’édition 2015 continue à respecter la paternité des précédentes déclinaisons et une éthique au-delà du sacerdoce, à valoriser le caractère indépendant — et seulement celui-là — des groupes sélectionnés. Pour célébrer sa double décennie, le festoche, né dans les ruelles tortueuses de Metz et mûri entre deux Steinhoff, égrène sur une semaine une programmation partagée entre arpèges grattés et flux numériques.

Le bal s’ouvre aux Trinitaires le mercredi 4 sur la synth pop acnéique de Ropoporose et le retour dans le coin du messin Marietta — échappé du garage de The Feeling of Love pour lancer un projet solo de pop psyché lo-fi signé chez Born Bad Records — pour laisser dès le vendredi 6 les musiques violentes investir à leur tour le complexe. Pour l’occasion, la structure ouvre l’ensemble de ses salles, de la chapelle au caveau, histoire de ventiler l’air alourdi par les riffs bourrins de T.I.T.S ou la technoise de Gugayage, qui rejoint le triptyque scénique Raga du Soir en Trois Mouvements, pièce en trois actes et trois artistes initiée par Aymeric de Fort Crèvecœur et sa folk bruitiste toulousaine, et complétée par les performers de Nibul dont la musique concrète s’inspire des sonorités tibétaines sans nous prendre pour des gongs. Côté têtes d’affiches, les britanniques de Wire revisiteront les styles — punk, post punk, art rock — qui ont fait d’eux l’un des modèles du rock expérimental outre-Manche depuis les années 80 et que soutiendront les énervés de J.C. Satàn récemment coupables d’un nouvel album anti-démiurgique, épaulés par les canadiens de Chocolat — qui a bien fait de lâcher les balades au piano — et Destroyer, anglophone celui-ci, mais dont les états de service en glam et indie rock permettront aux tympans les plus fragiles de se reposer un peu.

Toutes salles ouvertes aussi pour la guinche du samedi 7, qui voit la tech hypno-minimale des Pachanga Boyscompadres du Chilien Matias Aguayo dont ils partagent le label Cómeme — lâcher ses faux-airs disco hallucinés, appuyée parPrefuse 73, sorti récemment de son mutisme quinquennal pour balancer trois albums en un an. Retour aux premières amours pour le fidèle de chez Warp Records, délaissant ses dernières prods plus mélancoliques et acoustiques pour revenir à un fumet hip hop dont il maîtrise les essences. Si Pizza Noise Mafia est la preuve que le new beat belge n’est pas mort mais a replanté son acidité en terreau plus sombre — maturé sur l’engrais ardennais comme Colombey, l’autre projet lo-fi noise de TG — côté aventures électroniques ils doivent partager l’affiche avec les circonvolutions étranges d’Arandel, entre minimal et électro kraut. Un électro kraut que n’aurait pas dû laisser de côté Flavien Bergerdans ses dernières productions popisantes, également de la partie et qui subira pour la peine l’influence positive de Polygorn, formation basque à l’approche krautronica instrumentale.

Profitant des days off, Musiques Volantes étaye sa programmation musicale par une séance de projection en double écrans superposés du film Christmas On Earth de Barbara Rubin, icône américaine de l’underground, et une performance chorégraphiée et interprétée par l’artiste Nadia Beugré, avant de conclure par la soirée de clôture du 10 novembre rassemblant dans la nef des Trinitaires Mykki Blanco et Bonnie Banane. Le premier, dont on pensait le queer rap ensommeillé au profit d’un activisme plus littéraire que musical, nous surprend par son coming back — in, out, on ne sait plus — pour présenter la première mixtape de son nouveau label Dogfood Music Group, sur laquelle il donne de sa personne aux côtés d’Yves Tumor, PsychoEgyptian et Violence. La seconde s’appuie sur un background 90’s pour offrir un R’n’B nostalgique, clin d’œil amusé à la génération Y biberonnée au net et à MTV.

Comme un bonheur ne vient jamais seul, Hartzine vous propose de gagner 2×1 place pour la soirée du samedi simplement en envoyant vos nom et prénom à l’adresse hartzine.concours@gmail.com ou en remplissant le formulaire ci-dessous. Les gagnants seront tirés au sort le 5 novembre et prévenus par mail le 6. Pour ceux qui cassent des miroirs sous des échelles, des places sont en prévente ici. Et pour les malheureux éloignés de la Lorraine par l’approche de l’hiver ou les relents de mirabelle, des soirées satellites se dispersent un peu partout en France (Paris, Nantes, Rouen, Montpellier, Frontignan et Poitiers), et toutes les infos se trouvent ici.

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