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Consumer Electronics, interview et concours

today25/02/2016 140

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Consumer Electronics (+ Circuit Breaker) le 27 février aux Instants Chavirés

De quoi le monde pourrait-il bien avoir besoin aujourd’hui, si ce n’est d’un brûlot power electronics sur lequel un quarantenaire déblatère toute sa haine du réel dans un impayable accent cockney ? De rien d’autre, évidemment, et le créneau est donc occupé par Russel Haswell, keupon haut-gradé de l’indie-électro, Philip Best, ranger tout terrain de l’industrielle ancienne école (Whitehouse, Ramleh), et leur jeune camarade Sarah Froelich. Ils sont l’incarnation contemporaine d’un projet que Best traîne depuis son adolescence, Consumer Electronics, et proposent la catharsis la plus saine et efficace du moment, du genre à faire passer Death Grips pour un groupe playlisté sur le Mouv’. Leurs deux derniers albums sont des mises en scène ultraviolentes qui dégomment un beau panorama des problématiques de notre temps, mais s’utilisent à des fins positives comme nous y exhorte Best dans cette interview. Leurs prestations live sont, au bas mot, inquisitrices et c’est donc pour le bonheur des grands et des petits que les Instants Chavirés les ont invités pour nous y faire goûter le samedi 27 février à 20h30 (event FB). Forcément, on vous fait gagner trois invites pour l’occasion en envoyant les meilleures pages de votre journal intime à hartzine.concours@gmail.com ou en remplissant le formulaire à la fin de l’interview. À noter, pour les vrais durs, que Best sera en conférence à 16h le même jour au même endroit, histoire, probablement, d’échanger quelques recettes de cuisine (sur invitation de Matthieu Saladin pour son cycle de conférences « Les usages du son dans la pratique artistique » en partenariat avec l’Université Paris 8).

Audio

Consumer Electronics – Nothing Natural

Interview Consumer Electronics

La vie politique et sociale est rarement traitée dans la musique indépendante aujourd’hui. Selon vous pourquoi ? Et comment est-elle approchée chez CE ?
Politics and social life are rarely covered in indie-music nowadays. Why so, according to you? How’s your approach of these themes within CE?
Je ne suis pas trop la musique indépendante, et il est vrai qu’à quelques exceptions près (Crass, Sleaford Mods), j’ai tendance à ne pas aimer le contenu politique en musique. Mais je me suis dit qu’il était temps de changer ça, et que certaines choses avaient besoin d’être dites, et rapidement. L’astuce c’est de traiter de sujets complexes et difficiles sans tomber dans des réflexions superficielles, ou le slogan facile.I don’t really keep up with indie-music at all, and it’s true to say that with some notable exceptions (Crass, Sleaford Mods) I tend to actively dislike political content in music, but I felt the time had come to say ‘enough is enough’, there’s some things which need to be fucking said. And said right now. The trick is dealing with complex, difficult subjects and avoiding sloganeering or shallow thinking.

CE contient beaucoup de brutalité et de vérité – mais y a-t-il une rémission ?
CE is a lot about brutality and spitting the truth, but is there any remission?CE contient plein de choses. Je pense qu’on y trouve beaucoup de compassion, d’empathie, d’honnêteté et d’amour que quoique ce soit d’autre. Et c’était le cas de Whitehouse, d’un certaine manière.CE is about a lot of things. I actually think it’s way more about compassion, empathy, honesty and love than anything else. Whitehouse too, for what it’s worth.Vous avez déjà qualifié les aspects les plus dérangeants de votre travail comme « parfaitement acceptables ». Comment utilisez-vous la violence, les abus sexuels et toute autre confrontation qu’il contient ?
I’ve read you qualify the most disturbing parts of your work as « perfectly acceptable ». How do you use all the violence, sexual abuse and general confrontation it contains?
Je ne sais plus trop dans quel contexte j’avais dit ça, mais, pour être clair, je crois que tous les artistes doivent se sentir libres d’explorer toutes les directions vers lesquelles leur travail les mène. J’aime travailler dans des zones de grande résonance émotionnelle, et j’essaye de le faire de la manière la plus responsable et sensée possible. La confrontation pour la confrontation ne m’intéresse pas.I’m not sure of the quote or the context of what you mention, but to be clear, I believe that artists should be free to explore any avenues their work takes them. I like to work in areas of great emotional resonance, I try to do so in a responsible and thoughtful manner. Confrontation, per se, doesn’t interest me.
La théâtralité de CE est immense, d’une dimension quasi-shakespearienne. C’est un aspect important du projet ? Tu as déjà performé ou joué dans un autre contexte ?
The theatricality of CE is tremendous, there’s an almost shakespearian dimension to it. Is it an important aspect of the project? Are you, yourself, related to theater/performing in other ways?
Merci de le mentionner, et non je n’ai pas de formation théâtrale, ni musicale. Rien n’est planifié, c’est juste une réponse émotionnelle honnête à la musique, au cadre et au public. J’adore plus que tout jouer en live. Si je suis de sortie et que je vois une scène quelque part tout en sachant que je ne vais pas jouer dessus dans la soirée, j’ai juste envie de rentrer chez moi et de pleurer.Thanks for mentioning that. I have no theatrical or musical training. Nothing is really planned. It’s just an honest emotional response to the music, the venue and the audience. I love playing live more than anything. If I’m out and about and I see a stage somewhere and I know I’m not going to be on it later in the evening I just want to go home and cry!

Rencontrez-vous pas mal d’adversité en live généralement ?
How much adversity do you meet with during your live shows generally?Non, pas du tout, les gens sont juste là pour s’amuser, apprécier la musique, voir des potes, certains dansent même. Nos concerts sont des « endroits safe ». La confrontation ou l’agression ne nous intéressent pas, il s’agit juste d’écouter de la musique électronique expérimentale jouée sauvagement, et tout plein de mots biens choisis. J’ai envie que les gens sortent avec le sourire au visage.None whatsoever. People are just out having fun, enjoying the music, hanging out with friends. Some dancing! Our gigs our genuinely ‘safe spaces’. We’re not interested in confrontation or aggression. It’s all about hearing experimental electronic music, some wild playing and plenty of well-chosen words. You should leave the venue with a smile on your face.Tu as souvent été déçu par la scène power electronics, pourquoi donc ?
You’ve often expressed some disappointment with the power electronics scene. Why so?
J’admire toute musique singulière venant du cœur, quel que soit le genre. Je ne me suis pas mis à jour depuis une éternité sur la scène power electronics, donc je ne suis plus en position de commenter. Mais s’il y a un carnage de guerre sur la pochette, ou si c’est dédié à un tueur en série, je n’ai pas envie d’en entendre parler. J’apprécie ce que sortent des labels comme Posh Isolation, Ascetic House, Diagonal, Harbinger Sound, forcément. Il y a aussi Skullflower dont j’achète tous les disques. Il y a aussi cette K7 de Gabi Losoncy sur Alien Passengers, la meilleure chose qui soit sortie l’année dernière, quelqu’un devrait la sortir en vinyle.I admire all music that is singular and from the heart, regardless of genre. I haven’t really kept up with power electronics scene for many, many years, so I’m not really in a position to comment with any authority. But if there’s a war atrocity on the front cover or it’s dedicated to a serial killer I don’t want to know. I enjoy releases on labels like Posh Isolation, Ascetic House, Diagonal, Harbinger Sound of course. Matthew Bower is one of my oldest friends so I buy everything that Skullflower release. Gabi Losoncy’s tape on Alien Passengers is amazing too. The best thing I’ve heard this year. Someone should put it on vinyl!

Comment se passe cette collaboration avec Russell Haswell?
How did you team with Russell Haswell and how do you build your tracks basically?
Ça fait 20 ans que je le connais, un grand ami et un artiste que je respecte intensément. Je cherchais un producteur avec lequel collaborer et j’ai été ravi quand il a accepté d’enregistrer pour nous. Russ commence par un beat, j’ajoute des claviers et de la voix, et on part de là. On a acquis un approche bien plus organique en jouant ensemble et en échangeant des idées, en expérimentant et en raffinant. C’est beaucoup mieux maintenant, j’ai l’impression que tout est possible, on pourrait faire n’importe quel genre de musique.
I’ve known Russell for twenty years. A great friend and an artist I have enormous respect for. I was looking for a producer and a collaborator and was delighted when he agreed to record with us. Initially Russ would lay down a beat, I’d add the synths and vocals and we’d take it from there. Now we have a much more organic approach, playing together and trading ideas. Experimenting and refining. A true partnership between all three of us. It’s much better now. I feel that anything is possible. We could make any kind of music. Nothing is off limits.

 

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    Écrit par: Thomas Corlin

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